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Critique de Lenocherdeslivres


Bien joué, Adriana Mather ! En nous plongeant dans l'inconnu avec son héroïne et en parvenant à garder pratiquement tout le long du récit une tension palpable, cette autrice américaine dont Killing November est le troisième roman, a parfaitement réussi son coup ! Dès les premières pages, nous sommes dans l'inconnu. Et cela ne va pas s'arranger. Car même si on commence à deviner la direction que tout cela va prendre (surtout à mon âge, j'en ai lu d'autres, donc je connais quelques ficelles), l'autrice parvient à garder des cordes dans son arc et à ménager ses effets. Or l'avantage avec les familles nombreuses (et dans Killing November, on trouve des familles très nombreuses), c'est qu'il y a toujours un membre plus ou moins lointain plus ou moins fâché avec vous. Or, si dans notre monde, cela se règle en engueulade, dans celui de November (enfin, le tout nouveau monde de November, car elle croyait encore pouvoir se comporter comme vous et moi quelques jours plus tôt, totalement ignorante de sa véritable identité), cela se règle à coups de poignards, de poison et de coups tordus. Mais vraiment tordus. À tel point que certains personnages passent leur temps à imaginer si ce qu'ils voient n'est pas une manipulation destinée à leur faire croire le contraire de ce qu'ils pensent comprendre. Bref, il doivent en consommer, de l'aspirine, dans cette école ! Ah non, ils n'y ont pas droit… Car dans l'académie Absconditi, les règles sont stricts, comme la tenue, et les punitions sont radicales. Tout le monde respecte l'ordre établi, qui trouve son origine et son prolongement dans notre monde à nous, infiltré par les tentacules de plusieurs familles : les Lions, les Ours, les Loups, … Ces dernières se sont partagé le monde de façon plus ou moins égale (en fait, une famille, surtout, domine le jeu). Et tous les membres de ces familles doivent travailler à faire progresser les intérêts de leur groupe. Pas évident quand on est encore jeune et, surtout, qu'on découvre tout cela plongée au milieu d'un vrai panier de crabes !

Tout ne va pas être facile, donc, pour cette pauvre November. Et ce d'autant plus qu'il faut se montrer discret, retenu, sans laisser paraître la moindre émotion, sans créer aucun lien d'amitié (de toute façon, n'importe quel autre élève est un ennemi en puissance). Tout le contraire de cette jeune fille extravertie, qui parle fort et exprime tout haut ce qu'elle pense tout bas (avant même de l'avoir pensé, d'ailleurs). J'ai bien aimé, également, son habitude d'expliquer le nom des personnages qui l'entourent par l'étymologie. Et d'y découvrir des traits de leurs personnalités. C'est amusant et même intéressant narrativement, parfois.

En tout cas, le début du roman est extrêmement pénible pour elle. Et, de notre côté, l'angoisse d'un faux pas de sa part domine. Surtout qu'elle va en faire, des faux pas. Mais entre la chance et quelques appuis bien placés, November survit. Difficilement. Et pas sans dégâts, physiques comme moraux. Tant mieux, car on s'y attache vite, à cette jeune héroïne. Son caractère entier dans ce petit univers de faux-semblants est un rafraichissement de tous moments. Et l'on peut donc trembler avec elle, essayer de comprendre avec elle, s'enthousiasmer avec elle. Jusqu'aux dernières pages. Où l'on comprend vraiment les tenants et les aboutissants du nouveau monde de November.

Et comme les choses sont bien faites, la suite vient de paraître en France : Hunting November est en librairie depuis le 7 janvier. Elle commence pile là où s'achève Killing November. Alors autant l'attaquer sans attendre !
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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