Aux animaux la guerre : un titre choc pour un roman coup de poing dans lequel
Nicolas Mathieu confirme son immense talent d'écrivain et de chroniqueur social.
Si j'ai parfois été déconcertée par la construction de ce roman, qui est une succession de scènes avec des personnages entre lesquels on a parfois du mal à se repérer au début, je crois que je l'ai autant si ce n'est plus aimé que
Leurs enfants après eux.
D'ailleurs, la fin du livre préfigure le futur Prix Goncourt. Une fois n'est pas coutume, je vais donc me permettre d'introduire une citation dans ma critique, car elle est tellement forte qu'elle vous donnera une idée de ce que j'ai aimé dans ce roman qui parle si justement de la vie dans l'Est de la France:
"En attendant, ils iraient stagner dans de piètres F2, mijotant aux zones périphériques. Ils seraient pauvres et leurs enfants plus pauvres encore. Ils deviendraient peut-être comme ces misérables qu'ils avaient tant méprisés, manouches, feignants, drogués, profiteurs, bicots, ratons, négros, ceux d'en bas, bariolés et faux français, hétéroclites et bidouilleurs, de tout en bas, sous-sol qui les appelait.
Un jour, la classe ouvrière avait existé. Ils pourraient en témoigner. Si jamais quelqu'un demandait."
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