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Critique de Sea


Sea
21 janvier 2024
J'ai préféré Connemara et Leurs enfants après eux de mon cher Nicolas Mathieu.

Cependant à l'intérieur d'Aux animaux la guerre quelques passages sont géniaux.
J'ai croisé cette lecture avec le matage du premier épisode de la série du même nom sur Netflix.
Du coup les personnages et les scènes m'apparaissent différemment. Je ne suis plus seul à m'imaginer le visage et le corps de Rita l'inspectrice du travail de l'histoire.
Les personnages, justement, je m'y attache moins qu'avec Leurs enfants après eux. Mais c'est pas mal quand même.

Mon avis général :
Aux animaux la guerre est une littérature plaisante proche du réel mélangeant espoirs et désespoirs.

Vous découvrirez l'histoire vous même.

Je vous offre un zoom sur des passages, ainsi vous connaîtrez l'humeur du roman :

Arrivée à la page 380.
Une scène perverse, Rita, l'inspectrice du travail, est menacée et mise quasi nue par un tare bodybuilde. Elle se débat de lui, se débarrasse de cette mauvaise passe . . . mais comment ?

Juste après ça.
Une nuit deux adolescents sont dans sa chambre.
Lydie est en nuisette, lui est un peu la par effraction, elle va chercher du papier à rouler et dans le faux fond de sa boîte à bijoux une boulette de . . .
Ils se placent à la fenêtre ouverte, l'air frais de cette nuit aide à évacuer l'odeur du marocain cramé . . .
Lui imagine le stratagème pour voir un peu plus de son jeune corps . . .
Ils finissent par se rapprocher . . .

Je ne peux résister à vous offrir le passage qui à mes yeux synthétise ce que l'on peut ressentir lors d'une dépossession :

A la page 425, Nicolas L exprime si bien :

"Une fois les machines volatilisées, le boulot evanoui, tout était à refaire, les rapports de force, les habitudes, les manières de se tenir. La nouveauté vous givrait des amitiés de vingt ans, vous neutralisait les haines transmises de père en fils.
Les gars se retrouvaient à poil. Comme des canards surpris par les premiers givres et qui trouvent leur étang couvert de glace, ils étaient d'une maladresse poignante".

Après la lassitude et la fatigue s'empare de vous et de tout votre être.

Passage bref, page 131, deux mecs se font tirer les bretelles pour branlettes devant des portails internet pas nets . . . et fumage de joints.

Je suis d'accord avec Nicolas quand il décrit à la page 196 nos camisoles, nos façons d'être possédés par nos projets et ce que nous possédons.

Le coup de la bite dessiné par Nadia pour sa copine Lydie quand elles regardent le nouveau venu dans la cour du lycée est bien vu.

Les moins

Nicolas emploi l'imparfait trop souvent cela donne l'impression d'une agaçante nostalgie.
Avec Leurs enfants après eux il y a plus de peps.

Les plus, l'ambiance

Nicolas Mathieu réussit une fois de plus à m'offrir un récit parlant d'intimité entre plusieurs personnages et de bordels économiques me dépassant totalement.

A la fin de cette lecture mon coeur voit et je vois Rita, l'inspectrice, elle continuera, elle ira dans cette papeterie pour un accident ou un employé a peut-être perdu sa vie.

Je vois tous les ouvriers de Velocia laissés à l'abandon de leur outil de travail, dans la cour où un feu sort d'un truc rond, ils ont une merguez entre deux tranches de baguette dans leurs mains.
Les bâtiments à côté d'eux seront détruits.

Eux pensent au lendemain, ils retrousser ont leurs manches pour aller travailler ailleurs, leurs visages sont ridés par la fatigue. L' air vif du printemps arrivant les aidera, les portera.

Un goût sec dans ma bouche, une envie de m'extraire de l' engourdissement, j'ai envie de me lever, je vous laisse, je tourne la page . . .

Je m'enfuis de tout cela, je vais courir.

@ plus les petits gars.
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