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Critique de AuNomdelArtOse


Un deuxième bouquin passionnant qu'il m'a été aussi difficile de lâcher que Leurs Enfants après eux. On y retrouve le même environnement, mais avec deux différences notables : il mêle les milieux socioprofessionnels et on passe de la vingtaine à la quarantaine. Si la première ne change rien à l'affaire (en gros, réussir sa carrière ne garantit en rien de réussir sa vie, ce qu'on pressent dans son oeuvre précédente), l'âge des protagonistes change beaucoup de choses évidemment. (Alors si son prochain bouquin met en scène des personnes âgées, je crains le pire...) Non, sérieusement, pas de noirceur à prendre au premier degré dans son propos car on comprend bien qu'il force le trait à dessein, mais juste la banalité de nos vies décortiquée par ceux-là mêmes qui ont atteint l'âge de se rendre compte que la leur commence à être derrière eux... et qui n'ont visiblement pas su s'en prémunir ! On ne s'attache même pas à nos deux personnages, qui ne sont pas particulièrement sympathiques (ni le contraire d'ailleurs, mais qui sont juste là
Mais cet auteur n'a pas son pareil pour décortiquer l'âme de ses personnages, dans une langue parfaitement maîtrisée, avec détails mais sans longueurs, non dénuée d'humour, et tout en laissant s'exprimer ses personnages de manière orale et familière. On n'apprend rien de bien nouveau sur les rouages de notre société, mais Mathieu nous les décrit tellement bien... (j'ai retenu les "loisirs-vitrines" de nos élites managériales !). La scène de ce mariage typiquement "provincial" est remarquable de justesse également (et me rappelle tant de souvenirs...).
"Toute cette bienveillance qu'on nous vend à tour de bras, et en même temps cet acharnement contre nous, on n'y comprend plus rien" : ce ne sont pas les termes exacts, que j'ai malheureusement oubliés, mais ils résument à eux seuls, selon moi, la perte de repère et de foi des personnages et leurs actes menant à des vies quelque peu désarticulées. Bien loin de celles du grand-ncle de Haute-Saône, par exemple...
Un seul bémol, d'où ce 4,5/5 : l'histoire entre Hélène et Christophe est trop peu plausible, le personnage de Christophe n'est lui-même pas très vraisemblable (je n'en dis pas plus), de même que l'audace qui pousse Lison à agir comme elle finit par le faire.
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