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Critique de Ziliz


Ziliz
05 novembre 2019
Pour ce billet, trois intro au choix :

1/ Je termine le Goncourt 2018 le jour où le vainqueur 2019 est connu. Et ouf, ce n'est pas l'insupportable dame au chapeau qui l'a emporté cette année. On me prend en flagrant délit de sale gu3ule de people, mais pas que.

2/ Ce même 4 novembre, une traditionaliste vaguement célèbre (que je ne connaissais pas) a déclaré sur LCI, à propos d'une mère célibataire en difficulté : « Je ne connais pas son parcours de vie, à cette dame, qu'est-ce qu'elle a fait pour se retrouver au SMIC ? Est ce qu'elle a bien travaillé à l'école ? Est ce qu'elle a suivi des études ? Puis, si on est au SMIC, faut peut-être pas divorcer non plus dans ces cas-là, à un moment donné, quand on se rajoute des difficultés sur des difficultés et des boulets sur des boulets, on se retrouve dans des problèmes. »
Comme s'il suffisait de 'bien travailler à l'école'.
Comme si tous les jeunes pouvaient 'suivre des études'.
Comme si les études étaient un sésame pour gagner plus que le Smic... 😕

3/ Que faisiez-vous pendant les mois de juillet 1992, 1994, 1996, 1998 ?
Vous dansiez comme Anthony, Hacine, Steph', Clem' en écoutant ♪♫ Nirvana, Cindy Lauper, La Bamba, I will survive, No woman no cry, etc. ♪♫
J'en suis fort aise !
Eh bien lisez les aventures de ces quatre ados, maintenant, et replongez dans vos jeunes années avec eux. Mesurez le chemin parcouru (ou pas), voyez à quel point Bourdieu avait raison avec sa 'Reproduction' (sociale, Hugo, pas sexuelle).
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Une histoire de jeunes qui font la fête, rêvent, fantasment, fument et picolent (beaucoup). Et surtout, qui entendent bien se sortir de ce monde étriqué sans avenir.
Un grand roman social, du Zola du XXIe siècle (en plus light), du Despentes en moins trash & moins rock, du Pascal Manoukian en moins misérabiliste, du Marion Brunet ('L'été circulaire') en plus étoffé, du Sylvia Avallone dans le nord-est de la France (mais il fait chaud, aussi).

Là, l'auteur s'appelle Nicolas Mathieu. Il a un regard acéré, le sens de la formule, une plume bien trempée.
Le récit m'a paru long, parfois, mais j'ai suivi avec intérêt, amusement et crainte les parcours de ces adolescents et de leurs parents dans une région touchée par la crise économique - chômage, précarité, repli entre gens de 'bonne' (ou de moins mauvaise) compagnie...
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