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Critique de Slava


Dans un village en Ukraine, vit une jeune fille du nom de Daroussia. Elle est surnommée Daroussia la Douce car elle serait une folle : elle ne parle jamais à personnes, sauf au cimetière devant la tombe de son père, adore plonger dans le lac glacé où s'enterrer a moitié, et la mention de bonbons lui donne des malaises. Pourtant, Daroussia comprends le monde une fois chez elle.
Un jour, arrive Ivan Tsvytchok, un excentrique personnage, vagabond simple, qui excelle dans la guimbarde, un instrument singulier. Il rencontre Daroussia et s'installe avec elle. Tout semble bien se dérouler à merveille puisqu'ils s'entendent bien. Mais une nuit, lorsqu'il revient chez lui, vêtu comme un soldat soviétique, Daroussia craque...
Le titre m'avait interpellé ainsi que la couverture très belle et l'étrange résumé. Verdict ? J'ai plutôt bien aimé, même si je m'attendais plus.
L'écriture est très déstabilisant, poétique mais parfois aussi un peu haché, il faut s'habituer. C'est peut-être aussi la traduction qui tente de retranscrire l'écriture singulière.
Encore plus surprenante : il y a plusieurs voix pour le livre, avec la présence d'un choeur de commères où la voix de Maria, une voisine bienveillante de Daroussia, nous rappelant les choeurs tragiques.
Ce qui fait la force du roman, c'est que on est plongé dans l'univers des villages ukrainiens, avec leurs traditions, leurs superstitions surprenantes, leurs folklores mais aussi aux commères malveillantes, aux jalousies, aux jacasseries bêtes et futiles. le jugement est plus vite donné dans les campagnes.
Mais l'Histoire, la terrible Histoire, est là malheureusement. Car le décor est une région ayant été sans cesse meurtrie par des occupations et des exactions de leurs occupants, les plus terribles étant ceux des Soviétiques. La vie y est bouleversée et parfois brisée comme celui du passé de Daroussia. Une fois qu'on découvre l'histoire de ses parents et surtout de la raison sur les maux de Daroussia, on ne peut être qu'horrifier et compatir douloureusement pour elle. On dénonce aussi la jalousie destructrice et à quel point les ragots peuvent faire mal.
En revanche, il y a des longueurs mais trop de longueurs, souvent le récit s'eternise avant la dernière partie dévoilant le secret de Daroussia. Ceux qui veulent tout de suite de grands actions, renoncez, il n'y en a guère.
Mais c'est un livre à ne pas délaisser, car derrière le destin de la belle Daroussia, c'est celui d'une partie de l'Europe marquée par L Histoire. C'est aussi montrer la marque de l'Histoire sur l'existence humaine. Mais aussi que les fous ne sont pas toujours aussi fous...
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