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Critique de jovidalens


Quel surprenant roman policier !
Une écriture sobre, qui joue d'un ton impersonnel, froid jusqu'à ce que la névrose, la paranoïa et la panique n'aient raison du personnage principal.Il a une quarantaine d'années, il a gagné un situation professionnelle à la force de son intelligence et de sa parfaite connaissance des rouages d'un grand ministère ; il est marié à une jeune femme parce que il faut avoir un statut conjugal. Le décès de cette épouse , suite à un infarctus, est la conséquence de la maladie cardiaque dont elle était atteinte. Mais, cette mort survient alors qu'il est en déplacement en région avec son nouveau supérieur hiérarchique. Plus que du chagrin c'est plutôt le côté mal-à-propos de cet événement ressenti un peu comme un manque ... de courtoisie.
Voilà bien le moteur de cette intrigue : cette politesse poussée à l'extrême.
C'est par politesse qu'il ira remercier la boutiquière chez laquelle sa femme avait poussé le dernier soupir. Et c'est à partir de cette visite, qu'il commencera à décrypter d'infimes indices de la vie de sa femme qui le mèneront à la conclusion que celle-ci avait une liaison. En souffre-t-il ? Que nenni. Il veut savoir.
Intelligent et manipulateur il arrivera à reconstruire les faits. De l'amant de sa femme il n'attendra de celui-ci que ...des excuses, celles auxquelles il a droit. Sauf que..."Alors, vous voulez dire que vous ne reconnaissez absolument pas la nécessité de vous excuser ?" . A partir de là, le récit change puisque cette situation en total affront aux règles de bienséance précipite le crime.
A partir de là, le roman bascule dans la description de la névrose de cet homme. Pas de remords juste un inextricable réseau de pressions qu'il subit et auquel il essaie d'échapper. Sa plus grave erreur : avoir susciter un lien de reconnaissance en son encontre de la part de ceux qu'il voulait éloigner.
Certes, beaucoup d'informations sur la société japonaise et surtout concernant les relations de travail en cette fin du vingtième siècle.
Plus que cela, ce qui pour moi est le meilleur de ce roman c'est la description d'une grande finesse de la psychologie de ce fonctionnaire dont la perversité de raisonnement se dissimule derrière une intelligence manipulatrice implacable. Quant au piège que la destinée lui réserve, et dont les prémices émaillent toute la partie d'après meurtre, c'est un vrai moment de plaisir. J'avoue avoir sourit devant la malice de la conclusion et ... failli applaudir. Mais bon, j'étais en public, alors par bienséance, je me suis abstenue.
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