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Critique de Perlaa


J'ai souvent lu et rêvé devant ces vies d'écrivain à succès partageant leur année entre leur maison de l'Amérique profonde et la promotion de leur livre aux quatre coins de la planète le reste du temps. Un univers bien huilé. Aux Etats-Unis, si vous avez du potentiel, un jour ou l'autre Hollywood pensera à vous. Un emploi de scénariste vous sera proposé pour des adaptations ou des créations. Difficile d'y échapper. Cela « rapporte plus de fric ». Vous allez changer de vie. Hollywood et ses ors vous tendent les bras et vous vous retrouvez rapidement vivant dans le luxe avec des crédits sur le dos.
Fatalement les recettes du succès finissent par vous peser, « la formule de base était toujours la même : de la bagarre et du cul ». Elles vous éloignent de la création littéraire plus satisfaisante et plus exigeante.
Les deux activités deviennent inconciliables.
Difficile dans ces conditions d'avoir une bonne estime de soi. Difficile de pouvoir se consacrer à sa famille, sa femme, ses enfants. Tout part en sucette. Tel est le cercle vicieux dans lequel s'est embourbé Henry Molise, véritable sosie du personnage de Jean-Pierre Bacri, grincheux, bougon et misanthrope. Quoi qu'il fasse la pièce tombe toujours du mauvais côté.
Le malheur des uns et leurs déboires est source de scènes savoureuses en particulier les enfants en perdition profitant de la situation. J'ai beaucoup ri aux tentatives d'émancipation de la fille qui finissent toujours par coûter plus cher au père que sa vie de jouisseuse à domicile. Une seule issue : fuir vers Rome, la ville des ancêtres loin du carcan familial et de l'univers frelaté de la Californie.
Jusqu'à l'irruption de Stupide, un gros chien fantasque qui éveille en Henry des sentiments mitigés. Mais Stupide se battait et lui, il gagnait avec panache. Pas comme Henry. Une vraie revanche sur l'échec. de surcroit Stupide est très attaché au dernier fils, Jamie, garçon modèle, véritable incongruité dans une famille si dysfonctionnelle. Henry comprend que son attachement aux chiens est le révélateur de ses difficultés à vivre et que Jamie est probablement le seul à être en harmonie avec lui-même et les autres. Prise de conscience salutaire mais le chemin vers une réalité plus sereine est encore long.
Je ne voulais pas raconter l'histoire. Je l'ai fait mais que dire de ce court roman jubilatoire véritable coup de gueule d'un bout à l'autre rédigé sans rupture de rythme. Un ras-le-bol d'une vie qui nous échappe.
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