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Critique de Franz


Un baiser pour Carmen.
John Tango et Mario Borgès roulent dans leur voiture utilitaire sur les routes colombiennes sans difficulté jusqu'à la frontière équatorienne où un barrage de pseudo policiers les contraignent à enfreindre les codes de bonne conduite. A Quito, les deux complices peuvent se la couler douce comme des touristes friqués entre balades, hôtel et restaurants jusqu'à la survenue de Tom Reyes travaillant pour la DEA, l'Administration fédéral américaine de lutte contre la drogue. Reyes a localisé Tango, ex collègue en délicatesse avec la DEA ainsi qu'avec Carmen, membre d'un puissant cartel. Carmen pense avoir été trahie par Tango et veut ardemment sa peau. Reyes veut Carmen pour faire tomber le cartel. Pour Reyes, Tango est le pion à manoeuvrer sur l'échiquier pour coincer les rois des narcotrafiquants et assurer sa promotion. Qu'importe le prix à payer et les dégâts collatéraux, l'arrivisme à tout crin ne connaît pas de limite mais un grain de sable peut enrayer n'importe quelle mécanique.
Matz dévoile peu à peu l'histoire de Tango rattrapé par son passé. Par petites touches, par flashs, le personnage prend corps et s'affirme, baroudeur chevaleresque, cogneur sentimental. Son incursion dans le bidonville de Quito ne le dépayse pas, habitué à fréquenter et à combattre les pourris quel que soit le lieu et le motif. Quand la loi du plus fort règne, Tango sait donner le tempo et casser les figures avec style. Borgès, ex flic argentin, n'est pas en reste pour donner le coup de main même s'il préfère, l'âge venant, se la couler douce mais Tango charrie dans ses bagages un bon paquet de fric et de ressentiment. Philippe Xavier, dessinateur français prolifique ouvert aux grands espaces sud-américains a su dynamiser les séries d'aventures franco-belges parues dans le journal Tintin avec le très fécond scénariste Greg aux commandes (Bernard Prince, Bruno Brazil). D'ailleurs le titre « Quitte ou double à Quito » rappelle « Quitte ou double pour Alak 6 » (1977), la 9e mission du baroudeur Bruno Brazil travaillant pour l'agence de renseignement américaine, la World Security International Office. Avec ses grands paysages et la véracité des situations, le lecteur peut découvrir un nouveau souffle dans une bande dessinée d'aventure attachante.
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