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Critique de miloupio


La Première Guerre mondiale se résume souvent à ce que nous avons appris durant notre scolarité : les poilus, les tranchées, ces trous un peu abstraits. On a l'habitude d'entendre parler des poilus mais jamais du système de santé. Or, comme les poilus, les médecins, infirmiers et brancardiers sont au centre des événements. Ici, Louis Maufrais, médecin, nous emmène au coeur de ses tranchées.

Contrairement à l'idée reçue, les services de santé sont également dans les tranchées et non à l'arrière. Comme les autres soldats, ils se relaient, vivent l'horreur des bombardements et des attaques. La force du témoignage de Louis Maufrais tient à sa capacité à faire vivre les faits sans jamais tomber dans le pathétique. Ne cherchez pas de longues descriptions des gueules cassées, des amputés etc. C'est le ressenti, les faits qui intéressent le témoin. Il raconte ses rencontres, mais la quasi-totalité de ses camarades ne survivra pas à la Grande Guerre. La Guerre comme ses amitiés, le marqueront à jamais, au point qu'à l'âge de 84 ans ses souvenirs sont intactes.

Louis Maufrais, ne cesse de s'interroger sur les raisons qui lui ont permis de rester en vie, alors que ses amis sont parfois tombés juste à côté de lui. Il retrace les relèves, les postes de secours inexistants où il doit se rendre. Et le froid, ce froid et cette humidité qui jamais ne les quitte. La priorité n'est clairement du côté de la survie ! On a parfois l'impression que le service de santé est la 5e roue du carrosse. Ce qui m'a marqué c'est l'artillerie, les Français semblent à plusieurs reprises moins performant que leurs « ennemis ». Par ailleurs, Louis Maufrais n'utilisera pas ce mot, il parle des Allemands, des boches, mais jamais d'ennemis.

L'artillerie française n'est pas précise bien au contraire, à plusieurs reprises elle a failli bombarder ses positions et lorsqu'elle a pour mission de détruire une succession de barbelés, les obus tombent partout sauf sur lesdits barbelés ! L'artillerie est presque un personnage dans ce récit. En effet, la tactique des deux camps : on bombarde pour faire le ménage et après place au corps à corps. le bruit y est donc omniprésent. Mais aussi son absence lorsque les combats cesses et que les soldats rescapés sortent de leur abri (quand ils en ont trouvé un) et qu'il constat qu'il ne reste qu'un paysage lunaire, qui mettra bien des années à s'en remettre.

Enfin, une fois la guerre terminée Louis Maufrais montre quelles sont les réactions des soldats, ses interrogations etc. Un passage émouvant est celui où il regarde passer le défilé du 14 juillet pour la victoire...Mais est-ce vraiment les Alliés qui ont remporté la victoire?
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