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Critique de Philemont


Entre 1904 et 1911, l'île de Coney Island a accueilli un parc d'attraction nommé Dreamland. Né du délire d'un industriel américain, ce parc abritait notamment « Midget City » (« La Cité des nains »), encore appelée « Lilliputia ». Dans celle-ci furent regroupés trois cents nains « parfaits » (sans difformité) venus du monde entier. La cité était le modèle, proportionné à la taille de ses habitants, du Nuremberg du XVème siècle. Elle était organisée comme une véritable ville ; on y trouvait, par exemples, une mairie et son Conseil municipal, des pauvres et les organisations caritatives chargées de les aider, ou encore une caserne de pompiers. La compagnie des pompiers allait d'ailleurs jusqu'à déclencher ses propres feux pour divertir les visiteurs du parc.
C'est de cette expérimentation monstrueuse que Xavier MAUMÉJEAN s'inspire pour son roman Lilliputia. Il y narre l'histoire d'Elcana, un jeune homme de petite taille originaire d'Europe de l'Est qui se retrouve bien malgré lui à Lilliputia. Membre de la compagnie des pompiers, Elcana comprend peu à peu qu'il lui revient de libérer ses semblables de la servitude. Avec l'aide des « géants » des autres parties de Dreamland, il va mener la révolte contre Sebastian Thorne, le mystérieux et richissime démiurge propriétaire du parc.
Cela fait de Lilliputia un roman rempli de références historiques. Ce sont celles de l'Amérique peu de temps après son indépendance, celles de la fin des gangs de New York, celles de la violence poussée à son paroxysme. Mais les références sont également mythologiques, Elcana personnifiant le Prométhée de la mythologie grecque, « apportant le feu » à tout un peuple, et entrant de ce fait en conflit avec Sebastian Thorne alias Zeus.
Lilliputia est donc un roman érudit. Il n'en est pas pour autant difficile à lire, MAUMÉJEAN ayant des qualités de conteur indéniables. Il n'est en effet pas indispensable d'être un spécialiste de l'Histoire des Etats-Unis, ni du mythe prométhéen pour profiter du récit. En connaître l'inspiration permet toutefois de mieux en appréhender la richesse ; à défaut, le lecteur pourra regretter ici ou là quelques passages longs et obscurs, surtout en fin de roman.
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