Citations sur Chroniques de San Francisco, tome 2 : Nouvelles chron.. (28)
- Certains boivent pour oublier. Mais personnellement je fume pour me souvenir.
Les chrétiens sont les seuls au monde qui s'agenouillent devant un instrument de torture, dit Michael en haussant les épaules. Si Jésus avait été martyrisé à notre époque, je suis sûr qu'on aurait tous des petites chaises électriques autour du cou.
- Tanya faisait quelque chose de spécial avec ces crochets? s'enquit-elle.
Bobbi gloussa, comme si Mona était une petite nouvelle qui ne connaissait rien à rien :
- C'était pour accrocher la balançoire.
" Est-ce que je dois lui demander pour quoi faire ? songea Mona. Oui. Je suis réceptionniste dans un bordel. Je suis censée savoir à quoi servent les balançoires. "
- La balançoire lui servait pour ses... prestations?
- Oui, acquiesça Bobbi. Pour la douche. Elle était très réputée pour ça.
- C'est-à-dire ?... Je ne comprends pas.
- Oh, ce que tu es bête ! minauda Bobbi. Elle leur faisait pipi dessus du haut de la balançoire.
Après un tri minutieux, les invités potentiels étaient divisés en quatre classes :
- la classe A ;
- la classe B ;
- la classe A-Gay ;
- la classe B-Gay.
Les gens de la classe A pouvaient parler d’art, de politique, et des murs recouverts de daim de la chambre à coucher du maître de maison.
Ceux de la classe B pouvaient parler d’art, de politique, des murs recouverts de daim de la chambre à coucher du maître de maison et des gens de la classe A.
Les A-Gays pouvaient parler de ceux qui sniffaient de la coke dans les toilettes.
Les B-Gays, à fonction principalement décorative, n’étaient pas censés parler.
_ Tu n'es pas homo. C'est un ordre.
_ Je n'en suis pas si sûr, fit Michael d'un air inquiétant. J'ai remarqué qu'il portait du vert le jeudi. Et puis regarde comment il est foutu, chérie. Les hétéros n'ont pas de tablettes de chocolat comme ça.
- Il a le mal de mer, répondit Michael sans s'émouvoir, tout en continuant de regarder le couple qui s'en allait.
- Il a pourtant l'air d'avoir le pied marin, grondant Arnold.
- Et pourtant non ! répondit Michael à voix basse. Mais il a des cuisses de footballeur.
- Hein ?
- Euh... Je disais : "Ça lui passera tout à l'heure. "
- Sûrement ! renchérit Melba.
- Bon, fit Mary Ann. Alors, il en est ?
- Comment tu veux que je le sache ? Depuis 56 au moins les pédés ne se grattent plus l'intérieur de la main pour se reconnaître !
- Il est sexy, non ?
- Faut aimer les grosses cuisses, dit Michael en haussant les épaules.
- Je crois que je lui plais, Mouse, soupira Mary Ann en contemplant la mer. Aide moi à trouver ce qui cloche chez lui.
- Les hippies, c'est terminé, Mona. Vis avec ton temps.
- Ne m’oblige pas à analyser. Quand j’analyse les choses, elles… cessent d’exister, dit-il en se tournant et en la regardant droit dans les yeux. Tu voix ce que je veux dire ?
Elle hocha tristement la tête.
- Hélas, oui.
- On dirait qu’à chaque fois que je commence quelque chose avec quelqu’un de nouveau… Je ne sais pas… Je vois le début et la fin en même temps. Je sais que ça va finir. Je serais capable de jouer les scènes les yeux fermés. Mais cette fois… Eh bien, je ne veux pas connaître la fin. Pas tout de suite, en tout cas.
- Peut être qu’il n’y aura pas de fin.
Il lui sourit gentiment :
- Tout a une fin, Babycakes.
J'en crève trop d'envie, Mary Ann. Le premier crétin venu s'en aperçoit. Quand tu crèves d'envie de quelque chose, personne ne veut de toi. Personne n'est attiré par...par un tel désespoir.