M.
Max Maurey a tiré de David Copperfield une pièce qu'on peut voir avec grand intérêt. Certes, on est loin d'y trouver tout le roman de Dickens, et quand on l'a lu, les cinq actes de M.
Max Maurey paraissent un peu sommaires. Mais il était de toute impossibilité de transporter à la scène, dans sa totalité, l'histoire de David Copperfield telle que nous l'a contée Dickens. M. Max Mauret s'en est tenu à l'enfance du héros, qui offre, en effet, la matière la plus théâtrale. Il a de plus emprunté des personnages à la seconde partie du roman pour les placer dans son action. Il a même un peu modifié l'aspect, — je dis l'aspect, non le caractère, qui reste entier, — de ces personnages. Enfin, il a également emprunté quelques personnages et quelques scènes à d'autres romans de Dickens. Mais telle quelle, sa pièce présente bien un ensemble complet, et la touchante, l'adorable, l'inoubliable figure du cher petit David s'y trouve bien restituée, comme s'y trouvent bien présentés les caractères tantôt sympathiques, tantôt antipathiques, de tous les personnages qui l'entourent.
Paul Léautaud, le Mercure de France, 1er décembre 1911
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