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Critique de 5Arabella


Mauriac accordait une grande importance à ce roman dans son parcours d'écrivain, il a ainsi écrit à son propos « en même temps que mon style, j'ai trouvé mes lecteurs ». le succès artistique s'accompagne d'un succès commercial. Il semble songer à ce roman dès début 1920, il date sa rédaction de juillet à septembre 1921, et il paraîtra en 1922 chez Grasset.

Nous sommes dans la lande bordelaise, chez la famille Péloueyre. Jérôme, le père hypocondriaque, vieil enfant tyrannique, maintient sous sa domination son fils de 23 ans, Jean. Ce dernier se trouve laid, il manque de confiance en lui, est considéré comme quelque peu dérangé par les voisins, mais la famille est riche et respectée. le curé, pour que les biens des ces fidèles catholiques ne tombent pas aux mains du neveu de Jérôme, anti-clérical notoire, décide de marier Jean. La jeune fille choisie est pauvre, et ses parents sont très heureux de lui permettre de sortir de la misère, même si le promis n'a pas un physique qui fait rêver les jeunes filles. Noémi n'aura donc pas grand chose à dire, quand à Jean, il n'ose pas non plus s'opposer aux désirs de son père, d'autant plus que la jeune fille le faisait rêver avant que le mariage ne soit envisagé. L'intimité physique du couple se passe de manière désastreuse, Noémi dépérit. le curé envoie Jean à Paris sous un prétexte, puis le fait revenir, car Noémi a des tentations d'amours hors mariage. Mais Jean revient malade, et le médecin à qui on demande de le soigner est justement l'homme qui trouble les sens de Noémi.

C'est très dense, ramassé, sans rien d'inutile. Mauriac creuse les personnages, le poids de la famille, des règles sociales, de la religion, l'importance des biens, de la terre, qui même s'ils assurent une position sociale, un confort matériel, pèsent sur les personnages, les obligent à tenir leur rang, à se comporter selon les normes en vigueur. Les non-dits et le paraître étouffent les êtres. La façon dont l'auteur tisse son récit est très sobre, elle va vers l'essentiel, sans pathos, le drame a lieu devant nos yeux. Il n'y a rien à faire, dans cette situation, dans ce contexte, les personnages ne peuvent que vivre ce qui vivent et aller vers un cruel destin, sans aucune échappatoire possible.

C'est terriblement impressionnant.
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