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Critique de argali


argali
10 septembre 2011
Pour Blanche Frontenac, restée veuve avec cinq enfants, le bonheur personnel n'existe pas. La seule chose essentielle est d'agir en vue du bien commun et dans l'intérêt de la famille. Quand le moment sera venu, Jean-Louis, le brillant aîné, obéira aux mêmes liens puissants du sang. Malgré des aspirations différentes, il reprendra l'affaire familiale, deviendra le maître de la fortune afin de protéger les cadets et de maintenir à jamais le mystère Frontenac.

Ce roman, en grande partie autobiographique, nous relate le dilemme dans lequel est plongé Yves Frontenac, adolescent orphelin de père. Elevé dans la tradition, l'amour, l'honneur, la foi, Yves est profondément attaché à sa famille et à sa région natale mais il rêve d'être écrivain. Pour cela, il lui faut quitter la province et monter à Paris. Tenaillé entre devoir et rêve d'indépendance, entre passé et avenir, il monte à Paris afin de réaliser son rêve. Mais il n'est pas plus heureux là-bas, loin de la terre qui l'a vu naître et des siens qu'il ne l'était à Bordeaux.
Son frère, lui, abandonnera ses rêves pour reprendre l'affaire familiale.
On sent dans cette famille un lien serré, un amour vrai qui unit ses membres. On est loin de la froideur et de la méchanceté de la famille du « Noeud de vipères »
Mauriac nous dépeint ici un homme tiraillé entre le bien et le mal, entre le devoir et l'accomplissement de soi. Qui de nous n'a pas été confronté à un choix cornélien ? Qui de nous n'a pas dû un jour trancher dans le vif ?
Lu à la fin de l'adolescence, ce roman m'a laissé un très bon souvenir au point que je l'ai relu récemment. J'ai retrouvé avec plaisir le style de Mauriac, la finesse de ses descriptions ; il n'a pas son pareil pour nous décrire ses personnages à petits traits vifs et précis.
Passé un peu à la trappe ses dernières années, oublié des jeunes lecteurs, Mauriac est pourtant un peintre des âmes et des êtres qu'il faut avoir lu au moins une fois. Sans doute, la cellule familiale du début du 20e siècle est-elle passablement désuète aujourd'hui et le carcan qu'elle imposait devenu insupportable mais certaines valeurs qu'elle proposait auraient leur place dans notre société si on voulait bien les remettre au goût du jour.

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