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Critique de JeanLouisBOIS
Itinéraire d'une femme de caractère.
(Critique de Thérèse Desqueyroux)
Cette célèbre histoire d'empoisonneuse aurait pu passer totalement inaperçu dans la production littéraire de l'époque (1927) si ce n'était pas François Mauriac qui l'avait écrite et surtout confectionnée. En effet, il ne s'y passe que peu de chose: le roman commence alors que Thérèse est reconnue innocente des faits qui lui sont reprochés par le juge. Pour Mauriac effectivement, l'histoire digne d'intérêt commence à ce moment-là. Il s'agit ici non d'un roman policier, mais d'un roman psychologique. Et la suite nous fiait découvrir non pas des circonstances atténuantes, mais l'importance de la famille, le milieu bourgeois, la mentalité des principaux personnages, la supériorité intellectuelle et la quête d'amour du personnage principal, tout un ensemble de petits et grands faits qui viennent, chacun à leur place, structurer le déroulement d'une vie ordinaire, trop ordinaire pour être vivable par une femme intelligente et trop intellectuelle pour s'épanouir au fond des pinèdes de l'arrière-pays bordelais. Consciente d'une certaine supériorité mais aussi sensible à des illusions sublimes et médiocres, elle ne peut que s'égarer dans un rôle social qui ne lui convient pas, Elle est à la fois Madame Bovary avec plus d'intelligence et Meursault avec moins de froideur mais avec le même sentiment d'être inadaptée dans le monde dans lequel elle doit vivre.
On comprend à la lecture de ce court roman le succès mérité de Mauriac grâce en particulier à une "stratégie romanesque" remarquable faisant appel surtout à quelques flash-back, à un déroulement qui reste malgré tout limpide, à des personnages psychologiquement bien typés sans jamais être caricaturaux . On s'aperçoit en fermant le livre qu'on vient d'avoir droit, sans qu'on y prenne garde, à une analyse très fine des différents caractères et à un véritable plaisir de lecture.
(Critique de Thérèse Desqueyroux)
Cette célèbre histoire d'empoisonneuse aurait pu passer totalement inaperçu dans la production littéraire de l'époque (1927) si ce n'était pas François Mauriac qui l'avait écrite et surtout confectionnée. En effet, il ne s'y passe que peu de chose: le roman commence alors que Thérèse est reconnue innocente des faits qui lui sont reprochés par le juge. Pour Mauriac effectivement, l'histoire digne d'intérêt commence à ce moment-là. Il s'agit ici non d'un roman policier, mais d'un roman psychologique. Et la suite nous fiait découvrir non pas des circonstances atténuantes, mais l'importance de la famille, le milieu bourgeois, la mentalité des principaux personnages, la supériorité intellectuelle et la quête d'amour du personnage principal, tout un ensemble de petits et grands faits qui viennent, chacun à leur place, structurer le déroulement d'une vie ordinaire, trop ordinaire pour être vivable par une femme intelligente et trop intellectuelle pour s'épanouir au fond des pinèdes de l'arrière-pays bordelais. Consciente d'une certaine supériorité mais aussi sensible à des illusions sublimes et médiocres, elle ne peut que s'égarer dans un rôle social qui ne lui convient pas, Elle est à la fois Madame Bovary avec plus d'intelligence et Meursault avec moins de froideur mais avec le même sentiment d'être inadaptée dans le monde dans lequel elle doit vivre.
On comprend à la lecture de ce court roman le succès mérité de Mauriac grâce en particulier à une "stratégie romanesque" remarquable faisant appel surtout à quelques flash-back, à un déroulement qui reste malgré tout limpide, à des personnages psychologiquement bien typés sans jamais être caricaturaux . On s'aperçoit en fermant le livre qu'on vient d'avoir droit, sans qu'on y prenne garde, à une analyse très fine des différents caractères et à un véritable plaisir de lecture.
