AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de HerreByron


L'ordre et le désordre est d'abord une sorte de petit manifeste politique de Charles Maurras, nous pourrions même parler de testament politique quand on connaît les conditions dans lesquels l'ouvrage est écrit (Maurras a quatre-vingt ans lors de la parution et vit emprisonné à Clairvaux depuis trois ans).
Maurras livre ici une opposition entre deux régimes, deux conceptions de la politique voir de la France, d'un côté le royalisme (l'ordre) dont il est le plus illustre représentant, et de l'autre la démocratie (le désordre).
D'emblée l'auteur expose sa vision de la « chose publique », on pourrait même dire du « bien commun » comme le titre actuel du journal de l'Action française. Pour que la Politique se préoccupe de l'intérêt général, il faut de toute évidence s'éloigner des partis politiques qu'il compare à des sectes et affuble du titre de diviseur-né parce qu'ils divisent les français en des catégories : la France bourgeoise et la France ouvrière notamment, là où Maurras ne voit qu'une chose, des français. Mais l'unité du pays ne peut pas se faire sous l'égide d'une Spiritualité car dans la France de Maurras il y en a trop et de trop différentes (catholique, juive, huguenote, franc-maçonne). Et c'est en cela que Maurras peut être intéressant aujourd'hui, les conditions de son époque sont-elles vraiment éloignés des nôtres ? En tout cas Maurras considère que la Politique ne doit se soucier que de l'intérêt de la nation française, d'où le nationalisme « intégrale », et pour refaire l'unité et la continuité de cette nation, il faut un roi, d'où le royalisme.
On peut maintenant passer au coeur du livre « L'ordre et le désordre » sous-titré « les idées positives et la révolution. » À artificialisme des lumières il oppose le naturalisme du positivisme, à Voltaire et Rousseau il oppose Comte et le Pley, au libéralisme s'évanouissant dans l'égalitarisme il oppose la raison qui se grandit dans la hiérarchie, à la révolution il oppose la royauté. le désordre, l'ordre, vous commencez à comprendre le titre du livre.
Maurras considère qu'à travers l'histoire se dégagent des lois naturelles et que celles-ci permettent d'éclairer le futur à la lumière du passé (théorie de l'empirisme organisateur ), et au regard de ces lois naturelles, un seul régime lui apparait viable, la royauté. Et c'est ici un sujet d'importance, Maurras n'est pas royaliste par nostalgie d'une époque ancienne, il n'est pas non royaliste par mysticisme et parce que le monarque serait monarque de droit divin ou que sais-je encore, mais bien par raison. Pour lui, le royalisme est la meilleur solution et c'est une vérité scientifique.
L'État idéal de Maurras, c'est encore lui qui en parle le mieux : « le seul État français qui ait le sens commun, comporte au centre un roi puissant, à la périphérie des organisations autonomes. » Vous comprendrez une royauté et pour « contre-pouvoir » des corporations professionnelles (que la révolution a supprimé) et des parlements dans les provinces (que là aussi, la révolution jacobine a supprimé).
Commenter  J’apprécie          00







{* *}