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Critique de LaBiblidOnee


Dans un hameau isolé, trois maisons se dessinent dans le soir naissant. La première va s'endormir paisiblement. La deuxième sent le gâteau au chocolat tout chaud pour l'anniversaire de la voisine. La troisième a été mise sur son 31 par un mari aimant, afin d'accueillir les invités surprise qu'il a conviés à l'anniversaire de sa femme. Et ça des surprises, il va y en avoir. Des lettres anonymes, un chien retrouvé mort… Trois hommes armés, que personne n'attendait. Qui sont-ils, que veulent-ils, que vont-ils faire ?


Dans ce thriller implacable de 630 pages, Laurent Mauvignier parvient à instaurer un suspense qui rend dingue, à l'aide d'un style que je n'attendais pas dans ce genre littéraire : Des phrases à n'en plus finir qui suivent le dédale des souvenirs et pensées de chaque personnage, nous permettant de saisir en un clin d'oeil des éléments de leur passé nébuleux et caché qui expliqueraient la situation ubuesque présente, de leur présent heureux mais sur le point de basculer, et même de leur futur menacé. Oui, pour les habitants du hameau le futur est incertain et l'on sent qu'il va dépendre de toutes les informations dont ces longues phrases recèlent, dont il nous appartient de dévorer les mots comme le Pacman ses pac-gommes. En tant que lecteur nous ne pouvons que ressentir cette tension, dans la mesure où nous aussi sommes pris en otage par les phrases de l'auteur, délicieux supplice maintenant le suspense, qui en disent beaucoup sur chacun mais jamais assez pour comprendre ce qui est véritablement en train de se jouer. Elles capturent notre attention, la retiennent le temps d'une révélation, la maintiennent en étirant le mystère en même temps que le souvenir décrit. Vous lisez en apnée, retenez votre souffle jusqu'à la fin de la phrase qui sera la fin de l'action, ou de la réflexion, ou de quoi que soit qui ait commencé avec la majuscule et finira par un point, le point qui vous permettra de reprendre votre souffle, ce point que vous attendez comme un soulagement et en même temps avec délice, une hâte excitante car pendant que vous l'attendez tout est encore possible, mais tout votre corps se tend vers la délivrance de ce léger stress, vers la résolution de cette énigme qui occupe désormais votre esprit tout entier, occultant toute autre sensation comme le fait que vos mains en deviennent moites, que votre front transpire et que vos yeux se rapprochent dangereusement de la feuille dans un effort désespéré pour parvenir à lire plus vite, pour accélérer cette délivrance comme si, par une telle action, pour pouviez également délivrer les personnages du cauchemar dans lequel ils sont enfermés, pris au piège, et alors que vous engrangez les informations délivrées par l'auteur vous ne pouvez cesser de vous demander : Comment la phrase va-t-elle se terminer, où veut-elle en venir ? (Désolée si vous êtes mort d'asphyxie avant d'atteindre la fin de cette phrase, peut-être ai-je mal dosé, n'est pas Mauvignier qui veut^^) Procédé bien rôdé qui ralentit le temps de l'action et permet, le temps d'une phrase comme une pensée, de nous en dire énormément mais jamais assez puisque la phrase s'arrête finalement avant de nous dire ce que l'on veut tous savoir, lecteurs et personnages : Qu'est-ce qui est en train de se passer sous nos yeux ?!


Vous aimerez ou vous détesterez. Perso, j'ai lu 630 pages comme j'en aurais lu 30 : Sans les voir passer alors que, dans le même temps, j'avais hâte de finir par savoir ce que voulaient ces types ! Alors pourquoi seulement 4,5 / 5 ? Lisez ma réponse uniquement si vous avez déjà lu le livre, et dans ce cas n'hésitez pas à me répondre !


« Jolie petite histoire [même si]
Cendrillon, pour ses [4]0 ans
Est la plus triste des mamans » (Téléphone)
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