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Critique de Polars_urbains


Une récente et très intéressante rencontre avec Jacques Baudou (éminent spécialiste du polar) et Jean-François Merle (Editions Omnibus) à la BiLiPo (espace parisien incontournable pour les amateurs de polars), me conduit à me plonger ou me replonger dans le 87ème District d'Ed McBain. Initiative au long cours : 53 romans et une poignée de nouvelles.

Du balai ! (la traduction années 50 très Série noire est assez loin de « The cop-hater », L'homme qui détestait les flics) n'est peut-être pas un coup de maitre mais tous les ingrédients qui feront le succès de la série sont là : les aventures d'un poste de police en lieu et place d'un flic solitaire (Simenon a bien fait quelque chose dans le genre avec le Quai des Orfèvres mais pas systématiquement et avec cette absence de toute chronologie qui lui est propre), les premières apparitions de flics du 87ème district (Steve Carella bien sur, son chef Peter Byrmes, Bert Kling le petit jeune…), le décor urbain, les réflexions sociologiques…

Dès ce premier roman (1956), Ed McBain entre résolument dans le roman de procédure policière (« police procedural »), celui qui sonne vrai selon Hillary Waugh, un des premiers auteurs du genre (lire ci-dessous l'article intégral). Résumons : une équipe enquêtant sur plusieurs affaires à la fois, des routines parfois contraignantes (Du balai ! est un roman plutôt lent), une multitude de détails sur les techniques utilisées (défilé de suspects, prise d'empreintes…), l'insertion de documents « authentiques » (fiches, rapport balistique…), de longs dialogues ou interrogatoires si l'on préfère. Sans oublier les digressions sur la ville (Isola, clone de New York) et la société américaine ni les détails sur la vie privée des inspecteurs du 87ème qui apportent une respiration au roman.

Du balai ! décrit les meurtres de trois policiers du 87ème, tous « exécutés » dans la rue de plusieurs balles de .45. Qui pouvait bien en vouloir à ces hommes que seule unit leur appartenance à une même équipe ? Les hypothèses se succèdent - condamné en quête de vengeance, psychopathe… - jusqu'à ce que Carella envisage que peut-être un seul d'entre eux était véritablement visé. L'utilisation de meurtres « gratuits » pour brouiller les pistes et éloigner les soupçons n'est pas nouvelle, (Simenon en use avec talent dans Maigret a peur (1953) et McBain ne s'en tire fort bien, même si le lecteur perspicace aura assez vite compris. Un très bon départ. A suivre pour les autres, ce qui prendra un peu de temps.
Lien : http://www.polarsurbains.com..
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