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Critique de AudreySabardeil



La couleur de l'eau, c'est celle qui n'est ni noire ni blanche. Ce sont les mots d'une femme singulière.
Cette femme est née juive, blanche, et pauvre. Cette femme est née dans des carcans puissants de toutes sortes.
Et pourtant, pour la mère de l'auteur, coeur de ce récit, ces catégorisations ne disent rien : Ruth est fille d'un rabbin polonais émigré aux Etats Unis dans les années 20 qu'elle redoute au-delà de tout. Elle est élevée selon des préceptes fondamentalistes qui l'étouffent. Contre toute attente, elle ira contre tous les préjugés, y compris familiaux : "une Blanche avec un Nègre ? Une Blanche mère de petits négrillons?" Voilà ce que Ruth/Rachel entend chaque jour et balaye d'un revers de main, forte de son indépendance chèrement gagnée et de sa foi.

James Mc Bride remonte le fil de ses souvenirs et nous propose une sorte d'autobiographie croisée : dans ce récit, le narrateur prend tantôt la voix de sa mère, tantôt celle du fils qu'il etait. Il lui rend ainsi un hommage plein de tendresse et nous donne à voir, sur ces deux générations, une société rude, raciste et violente. Mais face à ces hauts murs, ce que l'on ressent surtout, ce sont la joie, l'insouciance et ce vent de liberté qui peut tout, même contre la précarité et la discrimination.

À mes yeux, les autobiographies sont toujours un peu linéaires. Malgré cette perspective croisée choisie par l'auteur, celle-ci ne me paraît pas échapper à cet écueil : je salue l'hommage du fils à sa mère mais j'ai eu du mal à y trouver le relief que j'espérais.
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