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Critique de PetiteBichette


Ooohh my God ! but what happened to Colum ?
Apeirogon ! Vous souvenez-vous de cet ouvrage brillant, érudit dans lequel Colum McCann relate le combat et le dialogue entre deux pères, l'un israélien et l'autre palestinien qui ont tous les deux perdu leur fille dans un attentat. Quel récit poignant, palpitant, avec ces hommes que j'avais quitté à regret. D'ailleurs, lors de la déclaration du nouveau conflit le 7 octobre 2023, une de mes premières pensées a été pour ces deux hommes et leur probable immense désespoir face à cette guerre et ces insupportables gâchis de vies.
Alors quand j'ai repéré sur babelio la sortie de ce nouveau livre de Colum McCann, il n'y avait aucun doute, j'allais dévorer cet ouvrage, d'autant que le sujet semblait aussi terrible que passionnant, la rencontre par l'auteur de Diane Foley, mère de James Foley, journaliste américain décapité par Daech en Syrie en 2014 devant les caméras dans une affreuse mise en scène.
Mais passé le premier chapitre qui raconte de façon oppressante et réussie la rencontre entre Diane Foley et le probable assassin de fils, on rentre ensuite dans un grand nombre d'énumérations de faits et d'anecdotes sur la vie de James Foley que j'ai trouvées d'un faible intérêt.
Une litanie lancinante est rapidement devenue insupportable lors ma lecture, la Foi de Mme Foley en Dieu et sa sainte-Trinité personnelle : en résumé : number One : Dieu, number two son fils, number 3 son mari.
La foi de Mme Foley est éminemment respectable, mais lorsqu'on a bien compris que toute la famille est formidable, très pieuse, patriote (3 autres enfants sont engagés dans l'armée), je me suis sentie indifférente face à cette caricature du modèle américain bien-pensant, bien comme il faut, avec la mère si parfaite et si digne avec l'american flag en étendard.
J'ai tout de même écarquillé les yeux en lisant page 89, les préoccupations de Mme Foley au sujet de son fils détenu par Daech, je cite : « Sur la route du retour, le choeur des questions a retenti dans ma tête. Comment était-ce arrivé ? Avec qui était Jim ? Était-il torturé ? Pouvait-il prier ? Avait-il à manger ? Allait-il s'en sortir ? ». Comme si le fait qu'il puisse prier était plus important que celui de s'en sortir ou de manger…. Il est sûr que je ne me serais pas posé les questions dans cet ordre.
Où est passé le regard acéré et lumineux de Colum McCann, son esprit critique percutant ?
Je n'ai trouvé ici aucune distance, peu d'analyse et de mise en perspective des évènements permettant d'élever le propos. Beaucoup d'ennui face aux multiples répétitions, à la gloire de Dieu, du fils, du mari, des autres enfants, et un certain satisfecit de Mme Foley vis-à-vis d'elle-même.
J'attendais un dialogue entre l'auteur et Diane Foley, des confrontations d'idées, de points de vue, hélas, rien de tout cela … S'il y a des passages et des réflexions fort intéressantes sur le terrorisme, les flux financiers afférents et la liberté d'expression (je posterai des citations) j'aurais souvent souhaité des analyses beaucoup plus fouillées et argumentées, et l'on reste malheureusement beaucoup trop en surface.
Les cinquante dernières pages se sont avérées plus intéressantes également (en partie grâce à la thématique divine moins présente), elles ouvrent un chemin d'espoir vers la paix et le pardon, mais j'ai trouvé décevant qu'un livre si court se soit révélé dans son ensemble aussi superficiel, avec Colum Mc Cann s'effaçant pour être le simple porte-voix ou porte-plume de Madame Foley.
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