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Colum McCann, auteur primé et professeur de creative writing, explore les défis de l'apprentissage de l'écriture. Faut-il se former en autodidacte ou suivre un enseignement formel ? Discipline, lecture et réécriture sont au coeur de sa méthode. Découvrez son point de vue dans cette interview inspirante.
00:15 A quel besoin répond les histoires ?
00:54 Est-ce important d'avoir des modèles littéraires ?
01:45 Comment vous êtes-vous formé à la narration ?
02:42 La narration est-elle le but de la littérature ?
03:31 La littérature a-t-elle des règles ?
04:10 Que pensez-vous des genres littéraires ?
04:41 Que pensez-vous de l'hybridation des genres narratifs ?
05:13 Préparez-vous vos personnages ?
06:14 Réécrivez-vous beaucoup ?
07:07 Est-il possible d'enseigner l'écriture ?
08:00 Apprenez vous à vos élèves à lire comme des écrivains ?
08:51 Quel serait votre conseil à un écrivain débutant ?
10:00 L'intelligence artificielle menace-t-elle la littérature ?
Interview : Lionel Tran - Caméra : Amoreena Winkler -
21 mai 2024 - Les Artisans de la Fiction - Littérature Live Festival 2024
QUI SOMMES-NOUS ?
Les Artisans de la Fiction sont des ateliers d'écriture situés à Lyon. Nous prônons un apprentissage artisanal des techniques d'écriture et avons pour objectif de rendre nos élèves autonomes dans l'aboutissement de leurs histoires. Pour cela nous nous concentrons sur l'apprentissage et la transmission des techniques de base de la narration en nous inspirant du creative writing anglophone. Nos élèves apprennent en priorité à maîtriser : la structure de l'intrigue, les principes de la fiction, la construction de ses personnages
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La branche émet un craquement pour s'excuser auprès de l'arbre de l'avoir quitté .
Certains pensent que l’amour est au bout de la route et que, si on a la chance de la trouver, on s’arrête. D’autres vous diront que c’est plutôt une embardée, un vol plané, et la plupart de ceux qui ont un peu de jugeote savent qu’il change au fil du temps. Selon l’énergie qu’on lui consacre, on le garde, on s’y accroche ou on le perd. Sauf que, parfois, il est absent dés le premier jour.
Pas à pas, nous trébuchons dans le silence, à petits bruits, nous trouvons chez les autres de quoi poursuivre nos vies. Et c’est presque assez. Tourne le monde sous nos pas hésitants. Cela suffit. Le vaste monde
Nous acceptons des choses qui ne sont vraiment pas pour nous. On fait comme si, on croit qu'on s'en débarrassera comme d'un manteau, et le manteau devient une seconde peau.
Les étoiles comme des clous dans le ciel - ôtez-en quelques uns et le noir s'effondrait.
Cette silhouette habitée, plaquée contre le ciel, une minuscule esquisse devant l’immensité. Un mince fil tendu entre les deux toits et l’avion par-dessus. Ses mains sous le balancier et l’espace au-delà.
La photo a été prise le jour du décès de sa mère, c’est notamment ce qui l’a séduite : le fait, tout simplement, qu’une chose aussi belle ait pu avoir lieu en même temps. Elle l’a trouvée, jaunissante, abîmée, il y a quatre ans dans un vide-grenier à San Francisco. Au fond d’un carton plein d’autres photos. Le monde finit par livrer ses surprises. Elle l’a achetée, fait encadrer et, depuis, elle la suit d’hôtel en hôtel.
Un homme là-haut dans les airs, tandis que l’avion s’engouffre, semble-t-il, dans un angle de la tour. Un petit bout de passé au croisement d’un plus grand. Comme si le funambule, en quelque sorte, avait anticipé l’avenir. L’intrusion du temps et de l’histoire. La collision des histoires. Nous attendons une explosion qui ne se produit pas. L’avion disparaît, l’homme arrive à l’extrémité. Rien ne s’écroule.
Des heures et des heures de folie et de fuite. Une cité victime du vent et des voleurs. Entre des blocs, les courants d'air faisaient la météo, jouaient tout l'été avec les sacs plastiques et les vieux dans la cour, avec leurs dominos sous les détritus du ciel. Les sacs claquaient comme des fusils. À condition de regarder les ordures s'amasser assez longtemps, on pouvait dire exacrement d'où venait le vent. Faute de mieux dans le décor, les arabesques ailées, multicolores, ces grands huits dans les airs, ces hélices, ces spirales et ces tire-bouchons avaient peut-être un certain charme. Parfois un bout de sac s'accrochait au tuyau, rencontrait la clôture en chemin, alors il reculait de mauvaise grâce, comme si on l'avait mis en garde. Ou il s'effondrait les poignées arrachées. Pas d'arbre, pas de branches à orner.
Ma mère aimait bien commencer ses histoires par un petit prélude :
- Il était une fois, il y a très longtemps, si longtemps que je n'étais pas encore là, et si je l'avais été, je ne pourrais être ici, seulement je suis ici et pas là-bas, alors je vais quand même vous raconter que, il était une fois, il y a très longtemps...
On a très peur de dire "je ne sais pas", pourtant quand on est tellement certain de soi on apporte au monde une étroitesse d'esprit.
[La grande librairie, 8 septembre 2021]
L'échec de son premier mariage est certainement celui qui le contrarie le plus. Cela n'a pas fonctionné, tout simplement. Ils avaient pourtant essayé, tous deux s'étaient accrochés, mais ce qui est brisé le reste. Les cendres ne font pas du bois.