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Critique de Caro29


La route est un roman qui dégage une puissance phénoménale malgré sa « taille » et son côté particulièrement épuré. En effet, en 250 pages, Cormac McCarthy donne à voir, entendre (le silence), sentir et goûter tout ce que peuvent voir, entendre, sentir et goûter les deux protagonistes. Il m'a fait peur, il m'a donné à réfléchir et il m'a fait ressentir beaucoup d'empathie pour ce père et son fils. Ce roman est vraiment très intéressant et je trouve son prix Pulitzer bien mérité.

Comme beaucoup des romans que j'achète, j'ai trouvé La route par hasard dans les bacs des livres d'occasion de ma librairie et je l'ai acheté étant donné qu'il était dans mon pense-bête sur Babelio et que j'avais envie de le lire depuis un moment. Bon, il s'est forcément passé un long moment entre l'achat et la lecture mais j'ai bien fini par le commencer et j'avoue qu'il fait partie des livres qui m'auront le plus marquée cette année. Pourquoi ? Parce que La route est un roman qui va droit au but et qui ne nous ménage pas. Quelques rares survivants affrontent le monde après l'apocalypse, ils affrontent ce que les hommes sont devenus, ils affrontent ce que la terre a laissé, c'est-à-dire rien que des ordures et des restes gris de l'ancien monde. Ils affrontent les cendres, encore les cendres, toujours les cendres. Ces mêmes cendres qui s'immiscent petit à petit dans les voies respiratoires et finissent par vous asphyxier. Ce monde post-apocalyptique m'a vraiment angoissée avec ces deux camps : les bons et les mauvais. Tous, les mauvais (ceux qui sont devenus cannibales) et les bons ayant le même objectif : survivre. Et tous sont sur cette route, bravant le froid, trouvant çà et là de quoi subsister, qu'il s'agisse d'autres survivants (pour les méchants) ou de boîtes de conserve et autres restes de l'ancien monde (pour les bons). Quelle horreur… J'ai vraiment vu le monde en gris tout au long de ma lecture. Seul l'amour que se portent ce père et son fils permet d'entrevoir un faible rai de lumière dans tout ce gris sombre. Et puis j'ai vraiment eu l'impression de marcher aux côtés de cet homme et de son fils pendant plus de 200 pages. Je ne sais pas ce qui m'a le plus gênée, la faim, le froid, la peur ou l'incertitude liée à cette situation désespérée, mais la lecture de la route a été aussi éprouvante que passionnante. On ne sait pas pourquoi ces deux personnages sont là, depuis combien de temps ni comment ils ont pu survivre si longtemps, on ne sait pas ce qui a provoqué cette apocalypse ni depuis combien de temps elle a eu lieu… en fait, on ne sait rien, même pas le nom des protagonistes. Tout ce qu'on sait, c'est qu'ils sont sur la route, qu'ils vont vers le sud et qu'ils vivent au jour le jour, car à chaque jour suffit sa peine. Et malgré l'écriture blanche de Cormac McCarthy et le côté très épuré de ce roman, il m'a touchée en plein coeur.

Depuis que je l'ai lu, je pense vraiment que La route fait partie des livres « qu'il faut lire » et que je suis contente d'avoir lus. Il fait aussi partie des livres que je conseillerai le plus à ceux qui ne l'ont pas encore lu.
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