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Critique de luocine


Roman sous-tendu par une intrigue bien menée (décidemment les anglais sont bons dans le genre) . Nous suivons le destin de Clive un compositeur de Musique de renom et de Vernon un rédacteur en chef d'un grand journal londonien. Puisque l'auteur est Ian McEwan , on peut se douter que leur descente aux enfers est inéluctable. Je me souviens de « Solaire » et du personnage scientifique particulièrement odieux. Ici encore, les personnages sont peu sympathiques et comme dans « Solaire » il m'a manqué dans ce roman quelques valeurs humaines auxquelles me raccrocher.

L'histoire tourne autour d'une femme Molly qui a eu trois amants : un ministre qui a tout du politicard libidineux, un compositeur de musique qui se pense génial mais qui a du mal à retrouver l'inspiration de sa jeunesse, un journaliste qui veut faire monter les ventes de son journal. Ils sont tous les trois manipulés par Georges le mari de Molly qui, pour se venger, les détruira tous les trois.

Cela nous vaut de bons passages sur le monde de la presse, sur l'égoïsme du créateur que ce soit en musique ou en littérature, sur les côtés sordides des hommes de pouvoir et tout cela avec un humour grinçant qui est la marque de fabrique de cet auteur. La séance dans le commissariat est un bon exemple de ce que Ian McEwan sait faire de mieux. Il raconte la reconnaissance par Clive d'un homme soupçonné d'un viol que celui-ci a laissé se commettre pour ne pas perdre son inspiration musicale. Premier passage, Clive sûr de lui, désigne l'homme qui portait la casquette qu'il a lui-même décrite à la police. Deuxième passage, aucun homme ne porte de casquette mais Clive, toujours aussi sûr de lui, désigne celui qui pour lui est le même homme. Les policiers semblent ne pas porter la même importance à cette deuxième reconnaissance faciale et voici la fin du chapitre :

On le déposa juste devant les portes de l'aérogare. Tandis qu'il s'extirpait de la banquette arrière et faisait ses adieux, il s'aperçut que le policier au volant n'était autre que le type qu'il avait désigné lors de la seconde séance d'identification. Mais ni lui ni Clive n'éprouvèrent le besoin de commenter cette méprise au moment où ils se serrèrent la main.

Tout le style de Ian McEwan est dans ce passage : il traque mieux que quiconque les petites adaptations de notre conscience avec des faits qui peuvent avoir des conséquences très graves. Comme la condamnation pour viol et meurtre d'un homme que l'on est pas sûr de reconnaître. Mais son pessimisme sur la nature humaine est assez triste, trop sans doute pour moi.
Lien : https://luocine.fr/?p=13652
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