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Suzanne V. Mayoux (Traducteur)
EAN : 9782070424511
252 pages
Gallimard (29/08/2002)
3.34/5   182 notes
Résumé :
Dans le froid glacial d'un hiver londonien, deux vieux amis discutent : Clive Linley, musicien de renom, et Vernon Halliday, patron d'un puissant quotidien anglais. À leur côté, achève de se consumer le corps de leur ancienne maîtresse, la flamboyante Molly Lane, critique gastronomique et photographe.
Tous deux expriment la même antipathie à l'égard d'un autre ancien amant de Molly: Julian Garmony, ministre des Affaires étrangères, aux idées xénophobes et rép... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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« Cela lui vint comme un cadeau ; un grand oiseau gris s'envola à son approche en jetant un cri d'alarme. Tandis qu'il prenait de la hauteur et virait de l'aile pour s'éloigner au-dessus de la vallée, il émit un son flûté sur trois notes dans lesquelles Clive reconnut l'inversion d'une ligne déjà écrite de sa partition, destinée au piccolo. Quelle élégance, quelle simplicité. » (...) Il lui vint l'image d'une volée de marches se dépliant, glissant, s'abaissant – hors de la trappe d'un grenier, ou de la portière d'un avion léger. Une note planait sur les suivantes et les suggérait. Il l'entendait, il y était, et puis cela s'effaça. Il n'avait plus que la lueur d'une cruelle image rémanente, et l'écho fuyant d'un petit air triste. »

J'ai beaucoup aimé ce roman, la construction, la fin épatante, mais ce qui m'a le plus plu a été la description de la naissance d'une musique dans la tête d'un compositeur. J'ai pu approcher ce que ça doit être avec cette lecture car la plume de Ian McEwan est virtuose quand elle se met à décrire le génie qui vient enchanter l'âme, lui chanter le doux refrain qui lui fera découvrir la mélodie qui marquera les esprits durant des siècles. Enfin, ce qui m'a clouée, frappée : l'appendice avec la reprise du poème de William Blake, Un arbre empoisonné. Je ne le connaissais pas du tout et je fus statufiée pour ainsi dire, à me voir le lire et le relire sans pouvoir fermer ce livre avant encore une dernière lecture.

« J'étais en colère contre mon ami ;
Je lui dis mon courroux, mon courroux s'éteignit.
J'étais en colère contre mon ennemi :
Je lui dis mon courroux, lors mon courroux grandit. »
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Ian McEwan, mon écrivain anglais préféré, a fait beaucoup mieux que ce petit roman à l'intrigue efficace mais capillotractée et dont une semaine après la lecture j'ai déjà presque tout oublié.
Ils sont pourtant plutôt réussis ces deux portraits de baby boomers, amis à la vie et nantis de tous les défauts que l'on adore reprocher à cette génération : enfants bénis des dieux économiques portés au succès par la vague des trente glorieuses, égotistes jusqu'à l'écoeurement, Clive et Vernon, s'ils se sont choisi des voies différentes pour exprimer leur génies respectifs, ont néanmoins en commun trois choses : une amante, la sidérante Molly sur la tombe de laquelle s'ouvre le roman, une même capacité à tourner sans vergogne le dos à leurs idéaux de jeunesse, et enfin la même absolue incapacité à prendre le tournant du siècle. Ils ont eu beau signer un pacte pour éviter la honte d'une piteuse sortie de route, quand ça veut plus, ça veut plus.
Reste néanmoins la plume fluide acerbe de McEwan qui croque les travers des milieux de pouvoirs britanniques avec une méchanceté jubilatoire.

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Noir c'est noir....
Un décès, des amis, des cas de conscience...Ian McEwan nous plonge ici dans une histoire originale (comme souvent chez lui). On retrouve son écriture toujours brillante, ironique et remarquablement intelligente. Il s'agit d'un livre plus ancien (1998) qui m'a toutefois moins touché que ses oeuvres ultérieures. Il a été couronné du prestigieux Booker Prize.
Ma "note" s'explique par le fait que cela m'est apparu comme un McEwan un peu plus mineur, mais je l'ai lu avec plaisir et certaines scènes resteront gravées en moi. On retrouve sa capacité incroyable à s'immerger dans des domaines complexes, la neurologie, les robots, ou bien ici la musique "contemporaine" par le biais du personnage de Clive.
Quels sont les droits supérieurs des génies se demande notamment McEwan ? Je vous laisse découvrir la réponse...
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Amsterdam de Ian McEwan parle de la trajectoire de trois hommes, amants de la même femme qui vient de décéder et qui se rencontrent lors de l'enterrement. Deux sont amis, Clive le musicien et Vernon le redac chef d'un grand journal anglais. le troisième est le probable futur premier ministre.

L'auteur joue avec le thème du retournement. La vie bascule à un moment donné. On abandonne ses illusions, on se recentre uniquement sur son intérêt. Vernon va chercher à assoir sa position au sein de son journal en voulant dénoncer un scandale qui pourrait couter sa carrière au politicien quitte à exploiter des thèmes racoleurs. le musicien est rongé par le manque d'inspiration et se coupe du monde et des autres tant il ne pense qu'à lui et son oeuvre. Cela peut faire basculer des amis vers le meurtre.

J'ai trouvé que c'était bien écrit et délicieusement froid. Il manquait peut-être un peu de sel pour être tout à fait à mon gout.

23 mai 2012
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Les personnages de ce roman sont des quinquagénaires de la classe aisée sur le déclin, prêts à tout pour atteindre la gloire.
Molly, une célèbre critique gastronomique, est foudroyée par une maladie qui lui a fait perdre ses facultés mentales. A son enterrement se côtoient son mari, un riche éditeur et ses anciens amants : un homme politique, un journaliste et un musicien, tous trois à un tournant de leur carrière.
Une intrigue diabolique va se nouer sur fond de jalousie et de vengeance, dont seul le dénouement tragique nous révèlera à qui le crime a profité...
Comme dans les autres livres McEwan, on retrouve son cynisme, son humour et le souci d'un récit très documenté mais les personnages ne sont pas encore aussi aboutis que dans "Solaire" ou "Samedi". A découvrir malgré tout.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
En passant sur le pont, il retrouva le souvenir que lui avait laissé Amsterdam d'une ville merveilleusement calme et civilisée. Il fit un large détour à l'ouest pour flâner au long de Brouwersgracht. Sa valise ne pesait pas bien lourd. Cette masse d'eau qui coulait au milieu d'une rue, il trouvait cela si apaisant. C'était un lieu si tolérant, si libre de préjugés, si adulte : ces magnifiques entrepôts de brique et de bois sculptés transformés en appartements pleins de goût, ces modestes ponts sortis d'un tableau de Van Gogh, ce discret mobilier urbain, ces Hollandais intelligents, décontractés qui passaient à bicyclette avec de charmants enfants assis derrière. Même les commerçants ressemblaient à des professeurs, les balayeurs à des musiciens de jazz. On ne pouvait concevoir une ville organisée de manière plus rationnelle.
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Durant la première heure de marche, il sentit, malgré son optimisme, la solitude des grands espaces l'oppresser..Mais, tout en poursuivant son chemin, il savait qu'il allait retrouver son envergure et chasser la peur. Il n'y avait ici aucune menace, rien que l'indifférence des éléments. Des périls existaient...mais, y faire face lui rendrait le sentiment de se maîtriser. Bientôt le roc serait purifié de toute signification humaine, le paysage resplendirait de beauté et l'aspirerait en son sein; l'âge immémorial des montagnes et le fin réseau de vie qui les revêtait viendrait lui rappeler qu'il faisait partie de cet ordre des choses en tant que créature insignifiante, et il recouvrerait sa liberté.
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Oui, une messe de souvenir. À St-Martin plutôt qu'à St James, église trop fréquentée ces temps-ci par le public crédule qui lisait le genre de livres que lui-même publiait. Une messe à St Martin donc, où lui seul prendrait la parole et personne d'autre. Pas d'anciens amants pour échanger des regards en coin. Il sourit et, tandis qu'il levait la main vers la sonnette, son esprit caressait déjà voluptueusement la question fascinante de la liste des invités.
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Dans l'ouest de Londres où il habitait, et où il faisait son petit tour quotidien, il lui était facile de percevoir la civilisation comme la somme de tous les beaux-arts, ainsi que du design, de la gastronomie, des bons vins et autre raffinements. Mais maintenant elle lui semblait se révéler sous son vrai jour - des dizaines d'hectares de maigres pavillons modernes ayant pour fonction principale de porter des antennes râteaux et des paraboles ; des usines produisant une camelote bonne à rien que les télévisions vanteraient dans leurs spots publicitaires et, sur des parkings sinistres, les camions faisant la queue pour la distribuer ; et, partout ailleurs, des routes et la tyrannie de la circulation. Cela ressemblait à un lendemain de fête tapageuse. Nul n'aurait pu souhaiter que les choses prennent cette tournure, mais personne n'avait été consulté. Personne n'avait planifié ce paysage suburbain, personne n'en voulait, mais la plupart des gens étaient contraints d'y vivre. A le contempler sur des kilomètres, qui se serait douté que la bonté ou l'imagination , que Purcell ou Britten, Shakespeare ou Milton aient jamais existé ? .../... En ce qui concernait le bien-être de toute autre forme de vie sur la terre, l'entreprise humaine n'était pas seulement un échec, mais une erreur depuis le début.
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Ces gens là - les romanciers étaient de loin les pires - parvenaient à convaincre leur entourage que non seulement leur temps de travail, mais la moindre de leurs siestes et de leurs promenades, leurs accès de mutisme, d'abattementou d'ivrognerieétaient couverts par l'immunité des grands desseins. Un masque pour la médiocrité, estimait Clive.
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Videos de Ian McEwan (108) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ian McEwan
Ian Mc Ewan commence à publier des nouvelles à la fin des années 1970, avant de s'aventurer avec le Jardin de ciment (1978) dans le territoire du roman. Il s'attache depuis à arpenter le genre romanesque dans ses moindres recoins, change d'univers et de registre à chaque nouvelle publication, et passe avec virtuosité de la fresque historique (Expiation, 2001) au roman d'espionnage (Opération Sweet Tooth, 2012), du drame familial (L'Enfant volé, 1987) à la comédie satirique (Solaire, 2010). Au fil des métamorphoses de son oeuvre, l'inscription de la fiction dans le réel demeure un point d'ancrage : la guerre en Irak, le réchauffement climatique, le Brexit ou encore l'évolution des nouvelles technologies – thème de son dernier livre, Une machine comme moi – font irruption dans la trajectoire de ses personnages pour bousculer ou faire basculer leurs vies.
Héritier du grand roman du XIXe siècle, De Balzac à Jane Austen, McEwan a pour ambition de réconcilier cet héritage avec les leçons du modernisme et du post-modernisme. Pour cela, il s'appuie à la fois sur la force et le charisme de ses personnages, sur des structures narratives complexes et sur une écriture visuelle qui explique sans doute le grand nombre d'adaptations cinématographiques que ses romans ont connu.
Animés par des producteurs et productrices de France Culture, les entretiens du cycle « En lisant, en écrivant » sont réalisés en public à la BnF, puis diffusés dans la grille d'été de France Culture et disponibles en podcast. Genèse des oeuvres, sources d'inspiration, aléas de la vie quotidienne d'un auteur ou d'une auteure, édition et réception des textes – autant de sujets que ces rencontres permettent d'aborder, au plus près de la création littéraire.
En savoir plus : https://www.bnf.fr/fr/masterclasses-litteraires
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