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Critique de Peteplume


Ça commence avant la dernière guerre mondiale, plus précisément en 1935, dans une ambiance proche de Downtown Abbey où règne la cohésion familiale en dépit des non-dits — ou peut-être grâce à eux. Intrigues et suspense sont aussi au rendez-vous et l'auteur, comme dans un bon roman policier, termine cette première partie sur une note dramatique qui nous fait redouter le pire. Mais il nous frustre de la suite immédiate en abordant la deuxième partie: on saute allègrement quelques années en entrant alors dans le genre récit de guerre. Il s'agit de la déroute de Dunkerque (mai-juin 1940) que les Anglais s'appliquent à appeler une retraite et à présenter comme une victoire mais que les Français ressentent encore comme une trahison. Puis la troisième partie nous montre un autre aspect de la guerre, soit le travail astreignant des infirmières des hôpitaux londoniens. de ce point de vue, les trois parties pourraient quasiment être lues indépendamment. Elles sont toutefois subtilement inter-reliées par le biais des personnages mis en place dès le début. L'épilogue remet en scène l'anti-héroïne (au nom invraisemblable de Briony) qu'on a connue adolescente en 1935 et suivie comme élève-infirmière pendant la guerre. Elle vit maintenant ses vieux jours, menacée des pertes cognitives dues à l'âge, et entourée de ce qui lui reste de famille. C'est elle qui aurait écrit ce récit qui serait une sorte de catharsis (d'où le titre du roman) et elle nous montre au passage les ficelles de l'écrivain, ses arrangements avec la réalité, ses recherches documentaires, les corrections de son éditeur…
C'est finement mené, juste dans le ton et original dans la conception et la construction. J'ai aimé en particulier les incursions subtilement amenées dans l'univers du travail de l'écrivain: elles donnent une autre dimension au récit.
C'était ma première rencontre avec Ian McEwan et j'ai eu l'impression d'avoir à faire à un grand auteur que je me promets de le « revisiter » bientôt… Je tire mon chapeau aussi à Guillemette Belleteste dont la traduction est aussi en soi un travail d'écriture littéraire.
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