Egarer la tristesse

À 31 ans, Élise se considère déjà comme une femme périmée. Quelle idée saugrenue a eu son mari de mourir aussi subitement que silencieusement, un an plus tôt, alors qu'elle grossissait de leur premier enfant ? Depuis ce jour, son fils est la seule chose qui la tient en vie, ou presque. Ses contacts avec le réel se limitent à supporter sa mère sans s'énerver, ou à savourer des chocolats avec sa vieille voisine, Manou. Quand celle-ci lui tend les clés de sa maison de vacances sur la côte atlantique, lui intimant l'ordre de délocaliser sa tristesse, cette sous-vie s'accélère. Là où l'air lui semble plus respirable, ses rencontres avec Monique, voisine radieuse, et Clément, petit-fils envahissant de Manou, vont effriter les murs qu'elle a érigés autour d'elle pour survivre. Et si pour faire le deuil de l'amour et d'une vie toute écrite, il fallait se confronter aux deuils des autres ? Entre passé et présent, les histoires s'entremêlent et dessinent une autre vie possible

Manou et Clément sont comme des phares au milieu de la mer qui agite Élise aux prises avec son passé.

Le sujet du deuil n'est jamais facile à traiter mais Marion ici arrive à l'évoquer avec pudeur, sincérité et à aucun moment je ne me suis sentie mal à la lecture.

Je me suis laissée emporter par la vague ronde qui entoure Élise, sa grossesse, son parcours dans l acceptation de son deuil progressif, sa résilience. l'évolution de sa relation avec Clément est belle et fine.

L'écriture de Marion est magnifique de poésie, très belle, et j'ai hâte de découvrir son prochain roman... Peut être la suite de celui ci ??