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Critique de Elamia


Une très jolie lecture et un réel coup de coeur. Je suis complètement envoûtée par cette réécriture de la belle et la bête.

Voila des mois à présent que j'avais repéré ce titre, ne voyant que des avis positifs à son sujet. Toutefois, la couverture de l'édition originelle ne me plaisait absolument pas, et était même un brin angoissante.
Les éditions Pocket nous a ont finalement gratifié d'une couverture beaucoup plus attrayante, davantage en raccord avec l'univers merveilleux développé dans ce récit.
Si à première vue, le livre me paraissait beaucoup trop court (environ 200 pages), le contenu surpasse mes espérances. Robin McKinley réussit la prouesse de nous immerger dans un univers magique et romantique, sans se perdre dans des longueurs interminables. Et même si j'aurais bien lu une centaine de pages de plus, l'histoire est déjà parfaite ainsi.

Autour d'un récit bien mené et vraiment très bien écrit, ce roman nous fait revivre le très célèbre conte de la belle et la bête, tout en nuances et en originalité.
Lorsque l'on évoque ce conte, la première chose qui me vient à l'esprit est le classique d'animation de Walt Disney. L'un de mes dessins animés préférés, bien que j'avoue sans honte, que c'est également celui qui m'a fait le plus frissonner étant enfant. Je me souviens encore de la fameuse arrivée de la Bête derrière le fauteuil où était installé le père de Belle. Cette scène m'a beaucoup marquée lorsque j'étais jeune, et j'avais une petite appréhension en me disant que le livre risquait d'être un peu inquiétant. A ma grande surprise, la Bête telle que décrite ici n'est pas aussi instable et ne rentre jamais dans de tels accès de fureur. Ce roman se rapproche davantage du conte originel, lu il y a très longtemps, mais qui me revenait en mémoire au fur et à mesure de cette lecture.
Robin McKinley reprend l'histoire du début, s'attarde longuement sur l'enfance de Belle, lorsque son père était encore un riche marchand et faisait commerce grâce à la navigation.
La mère étant morte prématurément, l'homme veille sur ses trois filles. Mais, vint un jour où il doit partir pour un long voyage, pour consoler ses filles, il leur demande quel cadeau elles aimeraient avoir. C'est cette scène clé du conte qui est retravaillée et mise en lumière ici, puisqu'elle coïncide avec l'arrivée de la Bête dans le récit. Ce moment est d'ailleurs amorcé progressivement, et subtilement, narré à la manière d'une aventure, au coin du feu.

Mais l'auteure ne se contente pas de nous remémorer les faits, elle nous offre un récit étoffé, très détaillé, avec des portraits plus vrais que nature de la famille de Belle. On prend donc le temps de s'imprégner de cette atmosphère familiale aimante, qui malgré les difficultés de la vie, parvient à s'en sortir grâce à l'entraide et à l'amour mutuel. Mais cette harmonie va être bouleversée comme on le sait, pas tragiquement, mais plutôt soudainement, dans des circonstances étranges. A partir de ce moment là, dès l'annonce du départ de Belle, la famille rentre dans une sorte de torpeur, l'atmosphère s'alourdit, une incompréhension s'installe. C'est avec le coeur lourd qu'ils la voient s'en aller pour le château de la Bête.
Commence alors pour la jeune fille une existence à la limite de la captivité, dans un décor des plus somptueux où tous ses moindres désirs sont exaucés. Elle apprend à connaître et à apprécier cette Bête qui l'a enlevée à l'amour des siens. Ensemble, dans un univers merveilleux, où la magie règne en maître et où la nature est souveraine, ils apprendront à combattre la solitude.

Robin McKinley renforce la beauté et le romantisme de cette histoire à travers des personnages attachants, un univers enchanteur, où la valse des saisons tourbillonne et influence l'humeur des personnages. La malédiction dont souffre la Bête n'est révélée que tardivement, ce qui laisse finalement à Belle (et au lecteur) le temps de s'interroger, de douter de son sort. Si l'on connaît plus ou moins les grandes lignes, l'intérêt du livre est de surprendre le lecteur en exploitant ou non certains éléments originels. L'auteure réussit brillamment à nous offrir de l'originalité et du suspense dans une légende que l'on pouvait croire fanée depuis longtemps. J'ai adoré redécouvrir grâce à une plume divine et soignée, ce conte bucolique, romantique, véritable ode à la littérature. Et oui, car s'il y a bien une chose dont tout amoureux des livres rêve, c'est bien la bibliothèque de cette très chère Bête ! Elle au moins sait comment plaire aux demoiselles ! D'ailleurs, si certains semblent visiblement déçus par le caractère plutôt placide de la Bête, je suis en revanche charmée par la bienveillance dont elle fait preuve dans ce roman.
J'ai également beaucoup apprécié les réflexions de Belle, qui, passionnée par les mythes antiques, trouve une place pour les héros grecs dans sa propre existence.
Mais les autres membres de la famille de Belle ne sont pas en reste, et ses soeurs sont tout aussi attachantes. Quant à Ger, même si je me suis surprise à douter d'une possible relation avec sa belle-soeur, c'est un des piliers centraux du roman, dont le rôle détermine en grande partie le destin de Belle. Je m'attendais à trouver des personnages insignifiants et sans intérêt, mais chacun a une place définie dans cette histoire.
Un rare souci du détail donc, qui fait de ce roman une lecture agréable, aboutie et toute en délicatesse.

Un roman qui révèle tout le charme et la magie du mythe de la Belle et la Bête à travers une plume enchanteresse. A découvrir sans plus attendre...


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