Citations sur Les Aigles de Panther Gap (10)
Summer aima les musées. elle dit qu'ils étaient comme des entonnoirs qui concentraient les efforts et les connaissances humaines en un seul endroit, ce qui permettait d'en absorber une grande quantité à la fois. Bowman se montra dédaigneux, disant que ces "entonnoirs" servaient principalement à concentrer les anciens êtres vivants ainsi que les artefacts créés par les peuples indigènes, tous commodément retirés de leur contexte afin que les humains occidentaux à l'esprit étroit puissent en faire l'expérience de manière isolée et élaborer des analyses réductrices faisant des Autres* et de l'humanité indigène des objets qu'ils s'autorisaient à dominer.
*Pour Bowman et sa soeur Summer les Autres représente l'ensemble des êtres vivants autres que les êtres humains.
On leur avait enseigné les plantes et les animaux, on les avait encouragés à les rechercher, à les considérer en tant qu’êtres au même titre qu’eux-mêmes, à les nommer, à les dessiner, à en découvrir de nouveaux, à comprendre comment ils étaient liés à tout le reste.
On ne peut pas évacuer la souffrance humaine en disant que l'humanité en général la mérite, que les gens n'auraient jamais dû abandonner les anciennes méthodes, n'auraient jamais dû se mettre à l'agriculture, à la sédentarité, aux sociétés hiérarchisées, à la surpopulation catastrophique… Tout cela est exact, mais échoue en tant que justification personnelle pour jouir de manière arrogante d'avantages non mérités. Pour se détourner et laisser le monde brûler.
être le témoin de l’ultime ascension spasmodique d’Homo Sapiens, depuis l’inadaptation écologique jusqu’à la catastrophe globale, l’anthropocène à nouveau, un singe comiquement imbu de lui -même qui avait donné son propre nom à une époque géologique, celle où il avait finalement défait le monde qui l’avait engendré.
Les personnes, les organisations riches et puissantes, les entreprises, les gouvernements – tous étaient lucides et savaient aussi bien que n’importe qui ce qui allait se passer. Avec le désastre climatique comme accélérateur, ils allaient se déchainer de manière préventive, déployant leurs richesses, leurs technologies, leurs troupes, leurs armements, exploitant tous ceux qu’ils auraient besoin d’exploiter, détruisant tout ce qu’ils auraient besoin de détruire, afin de prolonger leur confort, leurs avantages et, au bout du compte, leur existence.
(...) être le témoin de l’ultime ascension spasmodique d’Homo Sapiens, depuis l’inadaptation écologique jusqu’à la catastrophe globale, l’anthropocène à nouveau, un singe comiquement imbu de lui -même qui avait donné son propre nom à une époque géologique, celle où il avait finalement défait le monde qui l’avait engendré.
Il quitta en esprit la grange froide et s’allongea à plat ventre dans la prairie, dans la brise, le bourdonnement des insectes et la chaleur de grand soleil, regardant les bisons se déplacer dans les hautes herbes avec la lenteur d’anciens dieux
En bon paranoïaque averti - c'est-à-dire conscient de l'être -, Bowman avait dû apprendre à commettre les bonnes erreurs. Face à l'incertitude générale et à l'impossibilité radicale de connaître les intentions d'autrui, il évaluait pour toute situation les interprétations opposées, de façon détachée, imaginant pour chacune d'elle le pire résultat possible si elle se révélait fausse. Il choisissait alors d'agir selon l'erreur d'interprétation qui entrainait le moins de dommages.
Après avoir lu les trois premiers chapitres (38 pages), j'ai commencé à m'ennuyer.
J'ai donc parcouru des extraits ici et là, au hasard. Et j'ai compris facilement l'intrigue perdue dans un texte touffu et désorganisé.
En fait, l'intrigue pourrait probablement tenir dans la moitié des pages
Cela dit, j'ai trouvé dommage pour l'auteur de n'avoir pas su "organiser" son texte sous une forme épurée afin de permettre au lecteur de ... suivre.
Quand on prend du recul, l'ensemble de l'histoire humaine ressemble à la chute inexorable d'un fleuve vers la mar.