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Critique de Merik


« Rappelez-vous, messieurs, que le corps humain est avant tout fait pour courir. Il est conçu pour cela, pas pour rester assis derrière le volant d'une Buick ni pour fumer des paquets de cigarette ». Ni passer ses journées devant des écrans, aurait pu rajouter le Dr Falconer s'il avait vécu aujourd'hui. Mais le médecin de la grande course de Flanagan, c'est les années 30 de crise américaine, et 5000 km à parcourir pour les 2000 candidats, dont 121 femmes, à raison de 80 km par jour en moyenne entre Los Angeles et New-York. Tom McNab est un ancien athlète et s'inspire des transaméricaines qui ont bel et bien existé dans les années 1930, pour ce roman des années 80 et de la démesure. Mais pas tant que ça non plus, aujourd'hui existe une course de 5000 km (https://fr.wikipedia.org/wiki/Self-transcendence_3100_Mile_Race).
En tout cas les coureurs que l'on suivra ne doutent pas de leur réussite. Des super-héros des temps anciens, souvent du genre fauchés n'ayant rien à perdre et surtout espérant rafler la mise. Des super-héros oui, qui ne se contentent pas de courir, ils s'impliquent aussi dans la vie de la grande course. Leurs journées de récup seront souvent sacrifiées à des jeux de foire, des paris sportifs un peu frappés organisés dans les différentes étapes par Flanagan, le boss irlandais en quête permanente de financements. Il se verra en effet mettre pas mal de bâtons dans les baskets pour empêcher sa course d'arriver à New-York, et surtout pour ne pas faire de l'ombre aux manifestations sportives officielles, comme les JO. Car le public et la presse se sont embrasés pour les aventures de ces coureurs. Moi aussi. Morgan l'ancien boxeur de foire tueur par inadvertance, McPhail le chômeur de Glasgow, Doc Cole l'expert mais aussi bonimenteur aux fioles magiques à ses heures, Kate Sherigan la seule dame toujours en piste après avoir abandonné celles des cabarets, Thurleigh l'anglais de la haute société, Martinez le mexicain tout jeunot qui court pour sauver son village... Des personnages façonnés à l'idéal grandiloquent de l'Amérique. Mais des personnages attachants malgré tout pour une histoire dont on peut vite être surpris à tourner les pages dans le rythme inépuisable des ultra-fondeurs, malgré les longueurs (mais peut-on le reprocher à un roman de l'ultraXXL fond ?), le côté manichéen, l'exagération romanesque. Un livre dans lequel la bigorexie peut vite transmuter vers la lecture, avec son oxygène à petite doses régulières sur le pas des coureurs, pour une grande bouffée au finish. Merci Onee de m'avoir aiguillé vers ce roman !
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