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Citations sur Le silence en héritage (16)

Un homme avait débarqué pour prendre la chèvre avant que les cendres de ses parents aient refroidi et se soient envolées dans le vent. Il avait dit à Shurika que, par pure bonté d’âme, il les accueillerait chez lui, son frère et elle. À sa demande, elle l’avait suivi à l’intérieur pour lui montrer l’endroit où son père avait souffert et était mort. Là, il l’avait bâillonnée, lui intimant de la fermer pendant qu’il faisait ce qu’il était venu faire.

Aveuglée par la douleur fulgurante, Shurika avait planté profondément ses dents dans les doigts épais de l’homme jusqu’à goûter son sang, mais il ne l’avait pas lâchée. L’odeur douceâtre de sa peur alourdissait l’air lorsqu’elle s’était sentie mourir.

À la tombée de la nuit et au retour du calme, Shurika avait lavé son corps ensanglanté et séché ses larmes, et tenté de rassembler le courage d’imiter sa mère. Malgré ses prières aux dieux pour qu’ils lui donnent la force de mettre fin à ses jours, ceux-ci l’avaient abandonnée, lui murmurant qu’elle devait s’occuper du fils chéri de sa mère. Dès l’aube, elle avait réuni le peu d’affaires qu’ils possédaient et réveillé son frère en lui annonçant qu’il leur fallait partir et commencer une nouvelle vie ailleurs. Il s’était plaint amèrement, mais ne l’en avait pas moins suivie dans le jour naissant.
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Pourquoi faut-il que l'être humain soit l'artisan de tant d'horreurs ici-bas, c'est insensé ! Jamais je ne pourrais le comprendre.
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- C'est criminel de la part de ses voisines de l'avoir laissée dans cet état, regretta sa mère. Comment les femmes pourront-elles survivre en étant à ce point ignorantes ? Peut-être que, dans cent ans, nous aurons appris à nous comporter de façon plus civilisée les unes envers les autres.
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Quand le sang est versé sur le champ de bataille, qui remarque la couleur du corps dont il a coulé ? Le sang indien n'est-il pas aussi rouge que le britannique ? Nos plaies ne sont-elles pas aussi profondes ?
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Malgré les mises en garde de Shiva, la jeune fille était d’une telle beauté que les bruits ne tardèrent pas à circuler. Certains au village racontaient déjà qu’elle était ensorcelante, qu’on l’avait trouvée dans les collines, que personne ne savait d’où elle venait. Peut-être n’était-elle pas un être humain, peut-être était-elle la fille d’un des dieux, un émissaire de leurs volontés. On concluait qu’elle était une vision et qu’elle serait la perte de l’homme blanc.
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— Ne t’enfuis pas, lança la vieille femme d’un ton à la fois doux et impérieux. On t’a choisie pour mener une vie bénie des dieux, dans une richesse et un confort inimaginables pour toi, vu ta basse extraction. Tes sœurs ne peuvent que rêver d’avoir autant de chance que toi. S’ils savaient de quelles faveurs tu vas bénéficier, tes parents pleureraient de joie. (La fille reprenait peu à peu son souffle.) Peut-être que je me suis trompée. Peut-être que tu ne conviens pas. Peut-être que tu es trop rustique pour avoir des domestiques, passer tes journées à ne rien faire d’autre qu’entretenir ta beauté pour un homme au statut prestigieux, entourée de gens disposés à obéir à tes ordres. (Elle examina le sari élimé de la fille, sous lequel s’esquissait l’amorce de sa féminité.) Tu es prête à accepter un homme, ça saute aux yeux. À le posséder pour de bon grâce à ta beauté, si tu sais t’y prendre. Qu’est-ce que tu préfères ? Retourner dans le taudis de tes parents et attendre qu’ils te fourguent à un paysan rustaud qui te fera travailler comme un chien et t’engrossera jusqu’à ce que tu ressembles à ta pauvre mère éreintée ? Ou es-tu assez intelligente pour accepter ce magnifique cadeau du destin ?
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— Comment s’appelle l’homme qu’elle va épouser ? voulut savoir la mère.

— Je n’ai pas encore le droit de vous le révéler, répondit l’entremetteuse. En effet, sa famille souhaite garder le secret sur les arrangements jusqu’au dernier moment. Ce sont des gens aisés, voilà tout ce que je peux vous dire. Ils ont beau chercher une épouse convenable depuis longtemps, le jeune homme tient à s’unir à une fille simple de votre district, ce qui enchante sa mère. Confiez-moi la vôtre et vous recevrez vite l’heureuse nouvelle de son mariage, assura-t-elle.

Malgré l’expression renfrognée de la jeune fille, le père, satisfait d’être enfin délivré d’au moins l’une de ses déshonorantes charges, consentit à s’en séparer sans réclamer d’autres renseignements, et le marché fut conclu prestement et à moindres frais.
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Dans le domaine de l’amour, les hommes étaient des imbéciles, des proies faciles.
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— Pour que tu refiles à mon maître une gamine des rues, ramassée dans le caniveau ? Un sage achèterait-il une vache sans connaître son cheptel pour se demander ensuite quelle maladie la fait mourir ?
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Lorsque les longues nuits lui étaient devenues insupportables, James avait réclamé que l’on prenne des dispositions pour lui trouver une fille à même de le satisfaire, propre et pure, au joli visage et d’une nature paisible.

Il n’était pas le premier à se conduire ainsi et certainement pas le dernier.
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