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Critique de Pois0n
A dix-huit ans, Holly a tout pour elle : la grâce, l'intelligence, la beauté... surtout la beauté, avec ses longues boucles noires soyeuses et de beaux yeux violets sur lesquels personne ne s'attarde, son énorme poitrine aimantant tous les regards. Lasse de n'être appréciée que pour son physique, elle a jusque-là débouté tous ses prétendants et c'est pourquoi, désormais forcée de se marier, elle s'enlaidit autant que possible.
♫ Moi, j'aime les moches ♪
Pas de bol, en face, voici Austyn, Max Boublil avant l'heure, précisément en quête d'un laideron à épouser. Lui, c'est pas vraiment qu'il aime les moches, mais chez les Montfort on a de gros problèmes de confiance, de jalousie et de violence, le cocktail idéal des féminicides héréditaires depuis huit siècles. Aller voir un psy (ou un confesseur) ? Nah. L'idée, c'est d'avoir une femme si laide que personne ne voudra la lui piquer.
... Oui, c'est n'importe quoi, et c'est précisément pour ça que ça marche. Dans la première partie, l'ambiance est assez légère, entre dialogues mordants et efforts aussi désespérés que ridicules de Holly pour se faire détester, puis apprécier. Mais sans pouvoir user et abuser de son beauty privilege, Holly découvre à quel point la vie en moche peut faire souffrir. Faisant partie des « vrais moches », j'ai trouvé ses sentiments particulièrement bien retranscrits.
Montfort, c'est son faible
Malgré tout, une petite romance mignonne se noue, Holly conquérant maladroitement son mari... et c'est là que la vérité éclate. Changement radical d'ambiance, ce mensonge pas bien méchant faisant malheureusement écho aux pires craintes et aux traumas familiaux d'Austyn. Progressiste pour l'époque, à aucun moment il ne lève la main sur Holly, mais l'enferme dans une tour pour lui faire payer sa trahison, en attendant de savoir quoi penser d'elle. Ouais, c'est pas terrible. Mais pas aussi toxique qu'on pourrait s'y attendre, Holly ayant la langue bien pendue et le don de frapper là où ça fait mal, obligeant ENFIN un Montfort à se remettre en question. A partir d'une base légère et farfelue, Teresa Medeiros est parvenue à tisser une histoire bien plus sombre et sérieuse, autour d'une histoire familiale et des torts que les hommes font peser sur les femmes plutôt que se regarder dans une glace. Pas mal, pour un bouquin qui a vingt ans.
Est-ce parfait ? Non. Problématique ? Un peu, mais l'autrice aurait difficilement pu faire mieux dans un contexte pareil. En tout cas, j'ai kiffé ma lecture, les dialogues idiots, voir Holly évoluer de gamine insouciante à adulte responsable, la naissance des sentiments entre elle et Austyn en dépit de son apparence, les personnages secondaires inénarrables, la fin mouvementée et l'épilogue très cool. Comme je l'ai déjà dit ici, les vrais bons livres ne sont pas ceux dépourvus de défauts, mais ceux qui savent nous les faire occulter, et c'est définitivement le cas ici.
♫ Moi, j'aime les moches ♪
Pas de bol, en face, voici Austyn, Max Boublil avant l'heure, précisément en quête d'un laideron à épouser. Lui, c'est pas vraiment qu'il aime les moches, mais chez les Montfort on a de gros problèmes de confiance, de jalousie et de violence, le cocktail idéal des féminicides héréditaires depuis huit siècles. Aller voir un psy (ou un confesseur) ? Nah. L'idée, c'est d'avoir une femme si laide que personne ne voudra la lui piquer.
... Oui, c'est n'importe quoi, et c'est précisément pour ça que ça marche. Dans la première partie, l'ambiance est assez légère, entre dialogues mordants et efforts aussi désespérés que ridicules de Holly pour se faire détester, puis apprécier. Mais sans pouvoir user et abuser de son beauty privilege, Holly découvre à quel point la vie en moche peut faire souffrir. Faisant partie des « vrais moches », j'ai trouvé ses sentiments particulièrement bien retranscrits.
Montfort, c'est son faible
Malgré tout, une petite romance mignonne se noue, Holly conquérant maladroitement son mari... et c'est là que la vérité éclate. Changement radical d'ambiance, ce mensonge pas bien méchant faisant malheureusement écho aux pires craintes et aux traumas familiaux d'Austyn. Progressiste pour l'époque, à aucun moment il ne lève la main sur Holly, mais l'enferme dans une tour pour lui faire payer sa trahison, en attendant de savoir quoi penser d'elle. Ouais, c'est pas terrible. Mais pas aussi toxique qu'on pourrait s'y attendre, Holly ayant la langue bien pendue et le don de frapper là où ça fait mal, obligeant ENFIN un Montfort à se remettre en question. A partir d'une base légère et farfelue, Teresa Medeiros est parvenue à tisser une histoire bien plus sombre et sérieuse, autour d'une histoire familiale et des torts que les hommes font peser sur les femmes plutôt que se regarder dans une glace. Pas mal, pour un bouquin qui a vingt ans.
Est-ce parfait ? Non. Problématique ? Un peu, mais l'autrice aurait difficilement pu faire mieux dans un contexte pareil. En tout cas, j'ai kiffé ma lecture, les dialogues idiots, voir Holly évoluer de gamine insouciante à adulte responsable, la naissance des sentiments entre elle et Austyn en dépit de son apparence, les personnages secondaires inénarrables, la fin mouvementée et l'épilogue très cool. Comme je l'ai déjà dit ici, les vrais bons livres ne sont pas ceux dépourvus de défauts, mais ceux qui savent nous les faire occulter, et c'est définitivement le cas ici.
