Je suis un peu embêtée, car malgré les critiques dithyrambiques, je n'ai pas ressenti le coup de coeur escompté. J'ai bien aimé ce roman, attention, mais j'ai relevé plusieurs incohérences. Peut-être que j'en attendais trop, c'est possible.
Tout d'abord, je trouve que la quatrième de couverture dévoile trop d'éléments, puisqu'elle résume vraiment toute l'intrigue contenue dans ce court format, si bien qu'il n'y a aucune surprise à la lecture. La narration est en analepse, on oscille entre Raphaël, en 1976 et la vie d'Edith, en 1915-1916.
Au départ, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. J'ai trouvé que la romancière nous plongeait trop vite dans son intrigue, sans mettre les choses en place; j'ai eu ce sentiment d'avoir comme raté un épisode. Et puis finalement, le côté saga familiale à donné tout son envol au roman, que je n'ai plus lâché avant d'en avoir lu la dernière page.
Si le personnage de Raphaël m'a laissée un peu indifférente, j'ai totalement adhéré à l'histoire d'Edith, une jeune femme attachante et entière.
Antonia Medeiros nous emmène dans les tréfonds d'une histoire familiale peu banale et allez savoir pourquoi, mais du coté de l'ambiance, j'ai pensé au roman "Le Parfum". Edith est mariée avec un personnage absolument sordide, Romain, par qui le malheur arrive. On découvre la ville de Bayeux, à l'heure de la Première Guerre Mondiale et
Antonia Medeiros parvient à nous plonger pleinement à la fois dans l'atmosphère sombre et dans son intrigue.
Si au début j'ai trouvé que le style manquait parfois de fluidité, il s'affine au fil des pages et révèle une plume sensible, parfois cynique et qui happe les lecteurs friands de sagas familiales. le sujet n'est pas banal (la botterie, le fétichisme), mais les descriptions parfaites le rendent vivant et nous donnent envie de découvrir, avec Raphaël, l'histoire des Crèvecoeur.
Malgré la qualité évidente de l'intrigue et son originalité, quelques coquilles m'ont un peu froissée, surtout des incohérences. Raphaël, en 1976, apprend qu'Edith est née en 1886. Il calcule et nous dit "Edith aurait dû avoir plus de 100 ans si elle vivait encore." Je ne sais pas qui de Raphaël ou de la romancière n'est pas fort en maths mais Edith devrait avoir 90 ans. Bon. L'autre petite boulette concerne le passage, en 1916, où Edith décide de se faire couper les cheveux comme
Louise Brooks, qu'elle adore. Moi aussi j'adore
Louise Brooks et je peux vous dire qu'elle est née en 1906. En 1916 elle avait donc 10 ans et n'avait pas encore démarré sa carrière, c'est arrivé au milieu des années 20.
Malgré cela, je lirai le tome 2, car je suis vraiment curieuse de connaître les secrets de cette étrange famille Crèvecoeur. Comme je l'ai précisé, l'intrigue est maîtrisée et vraiment captivante.
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