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Critique de Luniver


La Corée du Nord inquiète autant qu'elle intrigue : entre deux tirs de missile intercontinentaux angoissants, on s'amuse volontiers de quelques brèves de journaux qui nous racontent que le Leader Suprême a mis au point un remède universel contre la gueule de bois, ou que des squelettes de licorne ont été découverts dans le pays.

Mais les témoignages directs sont rares. Abel Meiers a passé une année dans le pays, comme travailleur d'une ONG, et nous livre un récit qui raconte la vie des habitants, bien que dans le roman, la Corée ne soit jamais explicitement mentionnée.

Dès les premières, on ne se sent pas en terrain si inconnu que ça, si on a déjà parcouru des romans décrivant la vie en Union Soviétique. On y retrouve les mêmes signes : tout semble gris, formaté, la crainte du mot de travers ou d'un manque d'enthousiasme remarqué peut ruiner une carrière, et la peur de la délation est omniprésente.

Le roman a le mérite de nous faire prendre conscience d'une chose toute bête : en Corée du Nord, il y a surtout des gens. Qui veulent manger, se loger, s'assurer que leurs enfants grandiront dans de bonnes conditions et prendre un peu de bon temps quand c'est possible, et qui sont sans doute bien éloignés de ces histoires de missiles et de doctrine communiste. Sont-ils dupes à 100 % de ce qu'on leur raconte ? Sans doute pas, mais quand votre survie dépend de votre capacité à bien faire semblant au reste de la société… Les vies intérieures doivent être intenses.

On sort de ce roman interloqué, avec l'impression d'avoir plongé dans une capsule temporelle dans le Moscou des années 60.
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