Nous attendions beaucoup plus de cette ouvrage sur
la division Charlemagne.
Si le scénariste pose la question de savoir pourquoi 6000 français ont choisi de défendre le régime nazi et souhaite comprendre ce que cela pouvait dire de la société française de l'époque, elle ne creuse malheureusement pas plus profond et nous laisse sur notre faim.
De même, elle se demande comment les survivants de cette division ont pu ensuite se réinsérer dans la société mais sa fiction ne présente qu'un personnage qui s'en est retiré et un autre qui a dissimulé son passé, aucun des deux n'a vraiment eu à affronter la société et à rendre des comptes.
Pire que ca,
le survivant le plus nuancé, avec des remords, qui avait fini par trouver le courage de répondre de ses actes et de mettre en lumière cette partie occultée de l'histoire de la seconde guerre, choisit finalement de se suicider sur la demande de son ancien camarade...
La digression vers les viols de guerre - qui reste un sujet trop peu évoqué de l'histoire de la 2ème GM - nous écarte également de
la division Charlemagne. Comme l'écrivain le précise, ces viols ont malheureusement été commis par toutes les parties et mériteraient donc d'être évoqués dans un ouvrage dédié pour que le sujet ne soit pas juste survolé.
Après être rapidement revenu de la déception que l'histoire ne soit pas inspirée de faits réels, nous attendions beaucoup de la narration mais force est de constater qu'elle est trop cliché.
le récit de la journaliste - ici de l'historienne - qui découvre les vieux squelettes du placard d'un politique qui de son côté est prêt à tout pour les laisser enterrer, c'est du déjà-vu.
Nous comprenons également la nécessité de casser les codes et de renverser les rôles mais cette héroïne aux attributs masculins stéréotypés est beaucoup trop en décalage avec le propos et ne fait qu'accentuer le ridicule des clichés.
Enfin, le graphisme n'est ni beau, ni original et ne permet pas de rattraper les lacunes de l'histoire.