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Critique de flag_


Court roman (150 pages) mais foisonnant et inventif. Aussitôt acheté, aussitôt lu.

Construit - comme le résumé le laisse entendre – sur une déclinaison « je-tu-il-nous-vous-ils » autour de 3 personnages uniquement (Michel, humoriste et chroniqueur réputé, Marcia sociologue spécialisée dans le rire, et Max, roi du stand-up, « trois M. dont deux aiment la même »), le roman multiplie subtilement les liens, les recoupements, les rebonds, les indices, les points de vue, les symétries, les oppositions, ...

En dire plus sur ce court roman serait dévoiler les inattendus ressorts tapis entre ses pages.
Alors faisons diversion. Et décrivons autrement.

Comme dans ses autres ouvrages, l'auteur semble se plaire à partir de thèmes particuliers. Ici : le rire, l'humour, comme auparavant le cinéma, la conspiration, la roue, voire des villes, pelotes qu'il va ensuite démêler à l'infini, en tirer tous les fils possibles (humains, historiques, sociologiques, anecdotiques, médiatiques, voire scientifiques ou techniques …). Thèmes, une fois démêlés puis fondus comme on le ferait pour des alliages dans des trames romanesques, qui nous donnent à voir le monde autrement, l'humain sous ses différentes facettes, et le temps qui passe.

On aura du mal à s'empêcher de penser à « nos » générations d'humoristes, monstres du rire, rois du gag, maîtres du caustique, stars du stand-up, sans compter la cohorte des chroniqueurs radios actuels. Et de réfléchir à la face cachée du rire et de ses artisans. A ce que veut dire se mettre en scène et rire des autres et de nous. Aux conséquences d'un « bon mot » ou d'une « punch line »…

Les ouvrages de Raphaël Meltz sont des bouillonnements, des îles aux trésors, des puits sans fond, des malles remplies raz-la-gueule cachées dans les fonds des greniers. Celui-ci est un condensé de tout ça, l'auteur réussissant dans ce dernier roman à dompter une certaine propension à digresser encore et toujours, certes euphorisante, mais parfois déroutante. Dans « Toutes les personnes », et malgré le paradoxe du titre, le resserrement de l'écriture et de l'histoire y gagne en intensité (oserait-on dire en efficacité ?).

Bon, vous l'aurez deviné, je suis fan depuis un moment de cet auteur-fantôme (sa discrétion - son invisibilité volontaire ? – des médiaux et réseau est tout de même remarquable pour l'époque ; même sa photo Babelio est fausse…).

Ah non, pas « fan » (« vos livres sont passionnants, là il vaut mieux ne pas dire « fan », parce que ça sonnerait bizarre, ce serait ridicule… »).
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