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Critique de BazaR


Bizarre, très bizarre ce premier contact avec Herman Melville.

Ce sont déjà les personnages qui sont drôlement bizarres. A commencer par les deux employés du narrateur, Dindon et Lagrinche, dont les oppositions de phases comportementales signent le passage du temps de boulot avec autant de précision qu'une horloge suisse.

Et puis il y a Bartleby. Ce type est un ovni, plus difficile à pénétrer que le plus étrange des extraterrestres. C'est un robot qui a bouffé une partie de son code source et bogue curieusement en émettant son fameux « je préférerais pas ». Il y a tellement de choses qu'il « préférerait pas », que j'ai fini par me demander s'il ne préférerait pas ne pas être en vie.

Mais je crois que le pire, c'est le narrateur. Bon sang, il y a des fois on a envie de s'appeler Jean Yanne pour vérifier si la tête de son interlocuteur fait un bruit d'évier quand on la remue. On ne peut pas dire qu'il est patient avec Bartleby. Il est compatissant pour sûr, je dirais même over-compatissant. Je dirais même : il a une volonté de guimauve qui se liquéfie rien qu'à la vue de l'ombre jetée par la braise.
Et pourtant avec ses faibles moyens il tente de le bousculer, le Bartleby. Mais la réponse est toujours la même « je préférerais pas ». C'est sûr, on est dans le comique de répétition. Ça m'a rappelé les dessins animés de Tex Avery où le loup essaye sans espoir d'échapper à Droopy. Mais là, plus que marrant, c'est frustrant. Gnnn ! Par moments j'aurais aligné tout le monde et distribué les baffes.

Vous savez, j'aime bien lire la littérature de l'imaginaire. On y trouve des situations étranges ou exotiques où les auteurs essaient de faire vivre et agir des êtres humains normaux, qui ont des réactions que l'on comprend.
Ici c'est l'exact opposé. On a une situation banale où se déplacent des individus qui agissent de manière incompréhensible. C'est carrément encore plus bizarre.

N'allez pas croire que je n'ai pas aimé – j'aime beaucoup Tex Avery – ; c'était plaisant à lire et, je répète, frustrant de ne rien comprendre à ce scribe si spécial.
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