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Critique de Dossier-de-l-Art


Seul hôtel particulier subsistant sur l'avenue des Champs-Élysées, l'hôtel de la Païva est intrinsèquement lié au destin de sa romanesque commanditaire, personnalité hors normes qui incarne « un pan entier de la féminité exacerbée de ce mitant du XIXe siècle parisien ». Propriétaire des lieux depuis 1923, le Travellers Club mène depuis des années d'importantes restaurations et a collaboré à la réalisation de cet ouvrage de référence, publié par les Arts décoratifs sous la houlette d'Odile Nouvel-Kammerer, conservatrice honoraire au musée des Arts décoratifs. La demeure que l'on « visite » salle après salle a été conçue autour d'un étourdissant escalier d'onyx par Pierre Manguin – architecte méconnu sur lequel ce livre jette un éclairage bienvenu. Décorée avec autant de pompe que de sophistication, elle symbolise l'ascension de Thérèse Lachmann, fille d'un fabricant de draps née en Russie vers 1820, mariée à un musicien juif puis à un marquis portugais et catholique avant d'épouser un comte prussien et luthérien. Palliant l'absence de plans, de factures ou de correspondance, les précieuses archives photographiques de Manguin, données par ses héritiers à l'Union centrale des arts décoratifs en 1919, font revivre ce joyau de l'architecture privée du Second Empire, par-delà les modifications apportées au XXe siècle et la dispersion de l'ameublement. Parmi les 307 clichés pris sans doute par Manguin lui-même, les vues de salles, de façades, de meubles et de modèles en plâtre pour les décors répondent aux photographies actuelles et soulignent le goût de la Païva pour l'opulence des matières, les polychromies audacieuses et les néostyles.

Par Myriam-Escard Bugat, critique parue dans L'Objet d'Art 525, juillet-août 2016
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