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Critique de Nodamin


Encore une histoire que je connais sur le bout des doigts avant même de commencer à lire. Enfin, ça c'est ce que je pensais avant, car si la trame reste la même, l'adaptation de Bizet se permet quantités de libertés, entre les passages supprimés et ceux complètement modifiés, même sur un récit de la taille d'une nouvelle, ce fut souvent de réelles découvertes. Notamment par l'introduction, avec le narrateur qui rencontre José peu de temps avant son arrestation, et qui entendra son histoire passée une fois celui-ci sous les verrous. Je note aussi que le toréador n'apparaît ici qu'à la fin, alors que Bizet fait rapidement les présentations intervenir pour le faire intervenir plusieurs fois au premier plan. En revanche déçue de constater l'absence du personnage de Micaëla, qui faisait bien mesure d'équilibre face à Carmen dans l'opéra.

Mais cette héroïne, quelle femme, quel tempérament, ah ! Elle est à la fois enthousiasmante et insupportable, érotique et nonchalante, enfantine et garce, fascinante ! Et puis, elle a toujours été franche et n'a jamais caché sa façon de voir les choses, notamment pour les relations amoureuses, alors j'estime que le héros maladivement jaloux peut également se remettre en question, au lieu de reporter tout les torts sur la sorcière bohémienne. Déjà, à la façon dont elle est décrite la première fois que José la voit, ainsi qu'à son comportement, le ton est donné. Et puis en définitive, il lui a couru après sans arrêt, alors qu'elle avait joué franc-jeu sur sa manière d'être dès le début. Carmen est une femme fatale, certes, mais j'aime sa liberté, j'aime son sarcasme, son impétuosité, sa détermination farouche, et inébranlable devant la mort-même, ainsi comment la détester ? Alors pour conclure : « Carmen, je t'aime », comme dirait son soupirant chez Bizet à la fin de l'un des plus beaux airs pour ténor jamais écrit.

La rupture dans le comportement et l'état d'esprit de Don José entre notre droit et gentillet soldat du début et le criminel d'après son premier assassinat menant à sa vie de contrebandier est vraiment intéressante. L'homme est complètement changé, même s'il garde parfois quelques réminiscences de remords. Encore une fois, même s'il essaie de se persuader que c'est Carmen qui l'a réduit à cet état, sans ses excès de conduite extrêmes il n'en serait jamais arrivé là. Certes ils sont dus à sa rencontre avec elle, mais il est plus facile d'accuser l'autre quand on ne peut se contrôler. Ceci-dit je le préfère largement en bandit tourmenté, le José.

Comparé à son adaptation musicale, le livre permet de faire découvrir une héroïne sublimé, dont tout les aspects de l'allure et du tempérament sont intensifiés (en faisant beaucoup pourtant pour la rendre détestable, mais cela a chez moi l'effet inverse), un José bien plus viril, cependant il ne parvient pas à me faire oublier l'opéra merveilleux, aux airs tous plus fameux les uns que les autres, qui en a découlé.
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