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Critique de Seraphita


Samarante, la ville des âges, s'enorgueillit de 6 tours dont les sommets lointains savent défier la pesanteur du regard. Oshagan, un guerrier mû par une vengeance inextinguible revient de l'aliène et d'une vie de nomadisme vers la Cité qui a vu sa famille périr il y a dix ans de cela. Muni d'une arme redoutable, qui peut commander 9 fois aux éléments, il veut anéantir l'être qui l'a privé de ceux qu'il aimait. Cinabre, quant à elle, est une préfigurée, qui possède des facultés d'empathe exceptionnelles. Les hordes de l'Endocène se sont lancées à ses trousses : ses dons pourraient être bien utiles à ces dissidents. Quant à Triple A, il n'a qu'un rêve en tête : escalader les tours de Samarante. Sans le savoir, les 3 personnages vont se retrouver. Et quand trembleront les tours de Samarante, l'ennemi sera aux portes de la Cité…

« Les tours de Samarante » constituent un chef d'oeuvre de créativité. L'oeuvre de Norbert Merjagnan m'a transportée dans un espace-temps décalés, et en même temps, j'ai pu vibrer, au plus près des personnages tant ils me sont devenus familiers, au fur et à mesure de ma lecture.
L'imaginaire qu'a su créer l'auteur est porté par la puissance de son style. Pour autant, la lecture est exigeante, tant les propos peuvent parfois sembler abstraits. Les passages un peu trop cyberpunk, dans lesquels les définitions et détails techniques sont poussés à l'extrême, m'ont un peu lassée… Mais bien souvent, il ressort de l'écriture de Norbert Merjagnan une célébration de l'imaginaire, une poésie des mondes lointains, comme un art de faire se rencontrer deux mots qui jusqu'ici ne s'étaient jamais rencontrés (dixit un certain Pascal Garnier).
Les scènes d'action sont à mon sens les plus réussies sur le plan stylistique : les mots savent rendre et magnifier les émotions de l'instant décrit, à l'image de l'escalade d'une tour, la sixième, que projette Triple A à la fin de son périple, quand son corps de chair peut enfin véhiculer son rêve :
« le ponton résonne des pas que le gamin laisse sur l'acier en détalant. Il file sur son rêve vers l'ombre de la tour, la sixième, dont rien ne le sépare désormais qu'une simple distance. Et bien qu'il coure, Triple A lève encore la tête, cherchant un sommet qui fuit au ciel les pesanteurs du regard. » (p. 292)
Même si le sens échappe souvent au lecteur (notamment la fin), la magie de l'écriture opère, offrant une échappée vers un ailleurs que les mots savent si bien créer…
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