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Citations sur Les tours de Samarante (7)

-Putain, l'interrompt Raks, ça m'rappelle les histoires d'mon grand-père sur la onzième hebdomade. Le vieux en parlait comme s'il les avait faites, ces guerres. (...) J'imagine pas comme ça a dû être pour qu'le souvenir se plante comme ça, aussi vif, dans la tête de gens qui les ont pas vécues. Sans parler de ceux qu'étaient même pas nés. Mais ils en causaient comme si c'est la guerre qui était vivante
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" Pas étonnant que tu me colle si bien , lui dit-elle , nous sommes faites pareil toutes les deux , toi en tissu moi en chair . Au boulot , ma belle ! Quel nom vais-je t'offrir ? Méandre , comme la coulée sinueuse dont les eaux se cachent du soleil ? Non , averse de Méandre , parce que tu es somptueuse et rare comme une pluie "
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"Car la colère vient rarement seule. Elle charrie la fange qui repose sous les eaux calmes de la mémoire et dont elle fait son ordinaire."
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La Faille est une gorge naturelle en pleine ville. En taille, c’est le plus important des quartiers de Samarante, plus grand que la Corne, Kometicon, les Loges, Six-Tours ou Contrefort. Mais ça ne compte pas. La réalité, c’est que la cité ne descend pas jusque-là, au fond de cette cuvette géologique bourrée de cartons, de cris et de tiques. En bas, les gens de la Faille. En haut, ceux de Samarante. Trois cents mètres de dénivelé social.
La rue qui sort de la Faille est étroite et raide. Elle s’agrippe à des reliefs coupés aux ciseaux dans une paroi de schiste gris. Triple A enjambe les dalles, les yeux cramponnés aux milliers de petits trous de la pierre malade, rongée par des siècles de soleil. En une heure de marche, il ne croise qu’un chat roux pouilleux et balafré qui l’observe, goguenard, vautré à l’ombre de trois pierres qui pourraient être un mur.
La rue ne sert plus à personne. D’énormes ascenseurs sillonnent la paroi et le trajet ne coûte pas une cope. On monte dedans et on poireaute, accaparé par des tonnes d’holos déments. Un cadeau de l’Inc, la marque du Commerce. Il y a des jours où les cabines d’ascenseur se couvrent des lèvres pourpres de Jasmine, la plus drôle et la plus radicale des Parleuses. Par séquence de vingt secondes. Il est arrivé à Triple A d’enchaîner les allers-retours uniquement pour avoir une chance de l’entendre. Il y a JJ’Orus, aussi, bien sûr. D’après les clients de l’épicier, JJ’Orus ne parle pas pour les gens, mais direct aux dieux. Comme une antenne. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas une nana qui ne connaisse pas ses messages par cœur. Et elles répètent tout, les mots, les intonations, le souffle, les blancs. Pour TripleA, JJ’Orus, c’est juste fort, comme un coup de poing dans l’épaule tandis que Jasmine, ce serait plutôt se faire tordre les couilles par surprise. Les filles ne sont pas équipées pour sentir la différence.
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Cinabre rend en riant son clin d’œil à l’image, reconnaissant le signal que l’organisateur transmet clandestinement aux convives des Salons de nuit. Il ne reste plus, maintenant, qu’à ouvrir le paquet crypté pour en sortir l’adresse. Frissonnant d’impatience, Cinabre fait glisser sur la toile du parchemin un bijou en forme de croissant de lune, serti de diamants de synthèse : son codeur personnel. Une vraie petite boîte à malice ! Elle porte avec douceur le bijou à ses lèvres. Celui-ci prend au contact de la peau une marque du biogène. Il en extrait un nombre aléatoire d’intervalles codants qu’il réassemble aussitôt en une tige virale. Une clé : PM2I3, Parfait-Maléfice-pour-Main-Indélicate version 3. C’est le genre de sur-mesure artisanal qu’elle bricolait l’année de son éveil dans le laboratoire minuscule où elle menait alors des études de biogénie.
Le bijou codeur, inerte pendant quelques instants, émet un bref scintillement. PM2I3 a reconnu Cinabre, ou quelque chose comme Cinabre, enrichissant la mémoire qu’il conserve de la jeune femme de quelques mutations bénignes. Pour PM2I3, Cinabre vient de passer à sa huit cent quarante-septième version.
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En quittant la caverne, les hommes se tassent. Ce n’est pas tant la consigne mais l’air vif qui leur coupe le souffle. Ils avancent en file indienne, prenant garde de ne pas glisser. La nuit a déposé un film de glace sur le sol, lustrant les reliefs escarpés qui se perdent dans la brume du ravin. Tous les cinq cents mètres, Krisnov marque un arrêt, scrutant les aspérités à la recherche du moindre signe. Il ne craint pas les guerriers H’Fzull qui ont été repérés par un de ses éclaireurs, hier, à plusieurs vallées de là. Mais comment savoir si l’ennemi n’a pas dressé un piège, disséminé des drones autour du camp ? Il se prend à espérer. Le peloton est trop faiblement équipé pour affronter des machines de guerre. Il serait alors dans l’obligation de donner un ordre de repli, d’abandonner cette mission pourrie qu’un offisup a concoctée dans les bureaux bleutés de Krus, la cité-forteresse. Mais malgré l’attention redoublée du commandant, la montagne déploie à chaque arrêt une virginité impeccable. À la dernière halte, Krisnov réunit ses officiers, précise une nouvelle fois ses objectifs. Il faudra faire vite, être efficace, tout de suite, au moins que ça ne dure pas, qu’ils crèvent tous en moins d’un quart d’heure. C’est faisable. Il lance l’assaut d’un simple geste. En bon ordre, ses hommes disparaissent derrière les rochers.
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