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Critique de NMTB


NMTB
26 février 2015
La guerre entre protestants et catholiques est le grand sujet de ce roman historique qui se déroule au milieu du seizième siècle. Une guerre qui se répercute au sein de la famille du narrateur Pierre de Siorac, fils de Jean (un huguenot) et d'Isabelle (une catholique).
Il m'a semblé que Robert Merle présentait les grands évènements politiques et historiques – qui sont parfois l'objet de longs développements - avec justesse, prenant à peu près le parti du personnage d'Etienne de la Boétie (qui joue un petit rôle dans ce roman), celui de la liberté de conscience, qui condamne l'intolérance de toute part, aussi bien les persécutions subis par les protestants que leur esprit belliqueux et revanchard ; à la fin seul importe que tous les belligérants s'unissent quand la France est menacée par des puissances étrangères. Il est aussi évident que Robert Merle porte sur cette époque le regard d'un homme du vingtième siècle face aux abus de l'aristocratie et du clergé (et il en profite même pour dénoncer un peu ceux du capitalisme qu'on sent bien d'essence calviniste à travers le personnage de Sauveterre). S'il prend davantage la défense des protestants, ce n'est peut-être qu'en raison de leur aspect séditieux vis-à-vis du pouvoir en place.
Toutefois « Fortune de France » n'est pas un manuel d'Histoire mais un roman, et même le titre éponyme d'une longue saga. Et comme dans toute bonne saga, ce qui importe au premier chef est de pouvoir s'attacher à des personnages bien caractérisés. On imagine sans peine que le futur héros sera le narrateur Pierre de Siorac, dont seule l'enfance nous est contée ici mais dont on devine déjà le caractère fougueux et probe.
Pour l'instant, le personnage principal est son père Jean, un ancien soldat, un protestant, qui a acheté le domaine de Mespech près de Sarlat avec son frère d'arme et coreligionnaire, le dénommé Sauveterre. C'est un personnage prudent, joyeux, solaire, qui rechigne à s'engager dans une guerre ouverte contre ses compatriotes catholiques, se souciant plus de faire prospérer sa famille et son domaine ; tâche dont il s'acquitte fort bien malgré les épidémies de peste et les aléas du climat. C'est aussi quelqu'un de très porté sur la gaudriole, contrairement à son compagnon Sauveterre beaucoup plus puritain. Tout ce qui concerne la vie quotidienne est évidemment très romancé. La langue qu'utilise Robert Merle est agrémentée d'un vocabulaire d'époque, de quelques formules et tournures de phrases archaïques mais n'est pas spécialement difficile à lire, plus pittoresque que fidèle aux divers langages utilisés alors.
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