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Critique de nuitet0ilee


Ca va être difficile de donner un avis sur ce livre, car on ne peut pas juger ou donner une appréhension sur des faits historiques aussi horribles. Il faut donc pour ce livre avoir le coeur bien accroché, c'est une lecture très intense, qui m'a amené à réfléchir sur le devoir et qui m'a plusieurs fois écoeuré.

On suit la vie de Rudolf, de ses treize ans à son emprisonnement. Il a eu une éducation assez rigide, son père était très croyant et voulait faire de son fils un prêtre. Un épisode marquera son enfance c'est lorsque il veut frapper un camarade de classe et celui glisse et se blesse à la jambe, Rudolf va tout de suite se confesser et il est terrifié à l'idée que son père l'apprenne. le soir même, son père l'apprend, Rudolf croyant avoir été dénoncé par le Père, va perdre la foi.

Il va se tourner vers l'armée, deux tentatives alors qu'il est mineur, puis il combattra en Turquie et d'autres endroits durant la première Guerre Mondiale. Puis la guerre s'arrête, il va se retrouver à ne rien faire, sans ambitions, errant.

Pendant l'entre deux guerres, il va combattre à l'Est et dans la Ruhr, malgré le traité de Versailles qui s'oppose à une armée allemande. Il va ensuite s'inscrire au Parti Nazi et voilà comment il va se retrouver à la tête du camp d'Auschwitz-Birkenau.

Pendant toute ma lecture, j'ai voulu comprendre la personne de Rudolf, comprendre comment il arrive à devenir une machine à tuer. Mais on ne peut pas comprendre, c'est une personne froide, sans réel sentiment, il fait toutes ces actions par ordre de quelqu'un : même se marier ! C'est vraiment une machine, il est déshumanisé comme le dit le Procureur de son procès. Elsie m'a marqué lorsqu'elle apprend ce que son mari mijote dans ces camps, elle a envie de le faire réfléchir, réagir à cette horreur qu'il fait. Même Setler, le bras droit de Rudolf à Birkenau est plus “admirable” car il préfère s'arrêter de vivre que continuer cette horreur.

Je ne crois pas avoir déjà lu d'avis de l'autre côté de ce drame, j'ai surtout lu du côté des persécutés : le livre de Primo Levi Si c'est un homme décrit l'intérieur d'un camp de concentration. Donc ici, ça donne une vision totalement différente, et même aberrante, on n'arrête pas de se demander comment font-ils pour supporter à vivre, pour continuer? Rudolf a imaginé le principe des chambres à gaz et des fours crématoires au même endroit, il a visité d'autres camps d'extermination pour réaliser un camp supérieur au nombre de morts. Ca devient la mort industrielle, atteindre le chiffre fixé et même le dépasser si possible, écoeurant. Ce qui m'a le plus dégoûté sont les descriptions des camps : l'odeur de chair humaine brûlée a failli plusieurs fois me faire vomir, imaginer également que les chefs de camps habitent en dehors et vivent raisonnablement alors que tous les jours des hommes sont tués à quelques centaines de mètres ou kilomètres.

J'étais souvent étonné qu'il n'y ait pas de rébellions et si à la fin du livre un groupe de juifs se rebellent et prennent les mitraillettes des SS, et des mères également cachent leurs enfants dans leurs vêtements aux vestiaires, c'est touchant même si ça n'empêche pas qu'il soit tués.

Rudolf explique ce travail par ordre, par devoir. Ca nous fait réfléchir sur : jusqu'au peut-on aller par devoir ? Lui-même est capable de tuer son propre fils sur ordre, et Himmler a tué son neveu pour montrer que le devoir n'a aucune limite.

Vraiment c'est un livre qu'il faut lire, si vous avez l'estomac bien accroché : à ne pas mettre en de jeunes mains, ça nous amène à réfléchir sur cette période.

En tout cas pour moi ce fut une lecture intense, intéressante.
Lien : http://novelenn.wordpress.co..
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