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Critique de CAMELIABLEU


Jean Atwood, jeune interne brillante, doit passer six mois dans le service de gynécologie du professeur Karma, ce qui ne l'enchante guère. Elle veut faire de la chirurgie et n'a que faire d'entendre des (bonnes)femmes raconter leur vie. Au départ hostile et méprisante, elle va peu à peu comprendre que le temps que prend le professeur Karma à écouter ces femmes est non seulement une manière de les respecter, de ne pas les brusquer, mais permet de mieux comprendre leurs problèmes et ainsi de mieux les soigner. À ses côtés elle découvre les différentes facettes de la gynécologie, mais aussi une autre manière d'exercer la médecine et accomplit un cheminement personnel.
Quelle bande dessinée remarquable ! le trait tout en douceur d'Aude Mermilliod est à l'image de l'attitude du professeur Karma, semblant effleurer toutes ces femmes du bout du crayon pour qu'elles puissent se livrer en toute sécurité. On a l'impression d'être dans un cocon dédié aux femmes , à toutes les femmes, quels que soient leur âge ou leur parcours, et on referme ce livre comme on refermerait, tout doucement, la porte du service, le coeur plein d'émotion face à tous ces portraits de femme, mais aussi de révolte vis à vis de certains médecins si sûrs d'eux et de leurs pratiques.
J'ai ainsi découvert que la position d'auscultation gynécologique utilisée en France, si humiliante, mais que je n'aurais jamais songé à remettre en cause, était remplacée dans d'autres pays par une position sur côté, bien plus confortable et sécurisante. Et que dire de la chirurgie sexuelle sur des bébés !
Au delà de ces beaux portraits de personnages, cette bande dessinée plaide pour une médecine plus humaine, qui redonne voix aux patient(e)s.
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