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Critique de Senna


Senna
20 novembre 2022
Régis Messac au destin tragique nous dresse, avec « Quinzinzinzili », un portrait fataliste de l'humanité. À l'aube de la Seconde Guerre Mondiale, le monde vit ses dernières heures d'insouciances. Écrit en 1934, ce roman pourrait être une figure marquante de l'anticipation. Régis Messac s'aperçoit que le conflit est imminent. La montée du nazisme, du fascisme, de l'Impérialisme japonais, sont des signes précurseurs. D'une manière générale, je suis ignare en histoire et encore plus en ce qui concerne des années d'avant la Seconde Guerre Mondiale. La population européenne était-elle consciente que ça péterait ou bien seuls les intellectuels pouvait le prédire ?

C'est à travers les yeux de Gérard Dumaurier que nous suivons la déchéance de la civilisation. le roman est découpé en quatre parties. Dans la première séquence, nous apprenons, avec des déclarations de personnages historiques importants (l'immense Léon Blum, Florimond Bonte, Maxime Litvinov). Encore une fois, j'ignore l'authenticité de ces propos. Je ne rentrerai pas dans les détails bien inventifs de Régis Messac, mais en gros, suite à une arme de destruction massive, le personnage narratif de Gérard Dumaurier se voit entourer d'une bande de gamins prépubères, seuls survivants de l'espèce humaine. C'est ainsi que nous entrons dans le second acte.

L'interlocuteur imaginé par Régis Messac est antipathique, dépressif, misanthrope, mélancolique. Il se moque des enfants qui sont dans la même galère. Il passe ses journées à les observer, se railler d'eux. J'ai même de l'empathie pour ces marmots, chacun ayant sa propre personnalité. Leur nouveau monde suit des règles bien spécifiques qui sont souvent des mélanges entre les anciens rites et leur langage.

Avec ce conflit, Régis Messac voit la fin de l'humanité, la civilisation. La poignée de survivant, pas assez évolués, prouve une régression. Sans transmission du savoir, l'Homo-sapiens-sapiens est voué à régresser. Un truc m'a dérangé dans la deuxième partie.

L'écriture est très agréable. “Dans la boue jadis semi-liquide, il s'est formé d'immenses bulles de gaz, qui ont crevé un peu plus tard. Pustules géantes sur le masque de la cité. Il en est résulté de vastes trous ovales, énormes hublots qui s'ouvrent de place en place offrant un droit de regard sur la momie subcorticale de la ville engloutie.” Notons que « Quinzinzinzili » a été réédité chez « L'arbre vengeur » (avec sa couverture psychédélique) ainsi que « La table ronde » (illustration enfantine).
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