AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de MonPetitBookan


La lecture de "La peau sur la table" a été éprouvante, oui, je vous le dis, tant ce roman est empreint de réalisme, tant il sent l'injustice et la rance de notre société.

L'histoire se déroule pas si loin de nous dans le temps et ce qu'elle dit de notre époque est saisissant.
On y parle de citadins perdus, précaires, oscillant entre des injonctions au "faire ensemble" et le nécessaire individualisme orchestré par le système en place. On y parle de ruraux qui ne posent pas toute ces questions car pour eux, c'est de leur (sur)vie-même qu'il s'agit. On y parle de toutes celles et ceux qui n'ont plus grand-chose à perdre, de part et d'autre du pays, et pour qui l'honneur et la colère sont les derniers remparts.

Un étudiant de province, Enzo, s'immole devant l'Assemblée Nationale, dénonçant une vie de sacrifices pour ceux que les nantis, les fils de, et la Présidente considèrent comme des moins que rien (ce n'est pas le tout d'élire une femme à la tête de l'État, encore une qui veut que l'on pense - au - printemps).
Sabrina, elle, se regarde et se raconte avec fatalisme et lassitude, face à ses rêves et ses idéaux déçus. Crise de la vocation, des valeurs, et puis finalement dégoût et goutte de trop.
Quant à Paul... je ne vous dis rien, c'est mon préféré. Il dit tant de choses en si peu de phrases. La commune du Cheylard et ces terres ardéchoises qu'il a appris à respirer, à aimer, prennent une place importante dans ce récit, comme un personnage, central.

J'ai lu ce livre vite, très, comme pour répondre à l'urgence du style de Marion Messina, dans un texte où "la rage redouble [et] la panique est marginale".
Admirablement bien écrit, il nous embarque, nous laissant à peine reprendre notre souffle, et nous questionne. C'est gris comme le monde dans lequel on vit, avec cette nuance à peine tiède à laquelle on s'accroche histoire de.

Et c'est franchement très réussi ❤

Merci vivement aux éditions Fayard de m'avoir adressé cet ouvrage!

   《La phrase à retenir》
"Il y a trop d'ennemis insaisissables, une impossibilité à nommer ce qu'il faut combattre."
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}