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Critique de frmwa


frmwa
23 septembre 2020
Le livre s'ouvre sur la description du théâtre de sa narration, à savoir le grand-duché fictif d'Éponne, mix entre le Gd-Duché de Luxembourg, la Suisse et peut-être l'Autriche (que je connais moins bien) – qui représente peu ou prou les pays nantis occidentaux repliés sur un passé dont ils se drapent.
Le thème est celui d'un reporter passé écrivain (Jean-Marc) qui s'apprête à héberger chez lui un migrant, ce qui lui fournira la matière de son prochain livre, projet qui lui a été soufflé par son éditeur et soi-disant ami, l'impatient et agaçant Georges Huber.
À ces deux protagonistes s'ajoute toute une galerie de personnages, dont les trajectoires vont se croiser tout au long du récit :
- deux migrants : le futur hébergé et un compagnon moins chanceux – Ghoûn et Hossein
- une migrante arrivée de plus longue date : Semira
- Sylvie Scholl : cadre frustrée dans une entreprise de mode ; son mari Bernard et son fils Fabio en difficulté scolaire, constituant un noyau familial dysfonctionnel.
- un groupe occupé à rédiger un pamphlet anticapitaliste, composé de : Jérôme et Isabelle, Cédric, Dieter (plus âgé), Stanko – nom slovène, abrégé en Stan et enfin Sonia sous les traits de laquelle on devine l'auteure Diane Meure (également traductrice) dans son souci de rechercher la formule la plus heureuse pour exprimer la pensée de son auteur.
Une auteure qui fait preuve d'une grande subtilité et de beaucoup de finesse dans la description de tous ces personnages, en entrecroisant habilement les fils de leurs cheminements pour établir cohérence et unité.
Petit bémol, peut-être, pour la psychanalyse sommaire de l'un deux, mais qui se justifie parce qu'elle s'emboîte dans le thème social plus large de l'analyse anticapitaliste du monde que développe le petit groupe – ce qui donne un résumé incisif et plus que pertinent de la situation du monde, qui détone par rapport aux apparences du grand-duché de pacotille.
J'ai été un peu frustré par la note finale mais j'ai aimé la manière dont Diane Meure montre que la logique d'un système pervers peut finir par contaminer et avilir les personnes. Une très belle description d'une promenade dans les vignes au bord du lac également, qui m'a rappelé un trajet en train de bon matin sous un soleil d'automne éclatant faisant lever la brume, le long du lac de Neuchâtel.

P.-S. : Traductrice médiévale plus que technique :-)
« Quand le bateau, […] finit par s'approcher dans un lent pot-pot-pot qui semble en amortir l'accostage autant que ses bouées latérales,… » – plutôt que bouées latérales sur un bateau, on parle de pare-battages.
« Maintenant les voiliers sont à l'attache le long des pontons, voiles baissées, filins métalliques tintant contre les mâts. » Filin est le « nom générique de tous les cordages en fibres (chanvre, nylon, etc.) utilisés à bord. le mot filin n'est pas employé lorsqu'il s'agit d'une manoeuvre métallique, on parlera alors de fil d'acier. » (Wikipédia)
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