La page

J'ai retrouvé avec grand plaisir Léa, l'héroïne du Livre, le premier volet de ses aventures, un an a passé et elle est toujours aussi perturbée sur le plan psychologique. Elle n'arrive pas à faire le deuil de ses parents, morts dans un accident de voiture douze ans auparavant, elle a eu une adolescence compliquée et rebelle. A vingt-quatre ans, elle ne sait plus où elle en est, se sent étouffer dans son couple et décide de faire un break d'une semaine dans sa métairie de Chasseral, laissant son fils de sept ans et son père à la maison. A peine arrivée, elle retrouve une page du Livre oubliée à la ferme sur laquelle est dévoilé l'emplacement d'un trésor ramené des croisades par un Templier. Connaissant bien la région, elle s'y rend et retrouve le fameux trésor, toutefois sa cachette semble avoir été aménagée bien plus récemment qu'au Moyen âge, mais il s'agit bien de pièces d'or anciennes. Rapidement les morts s'accumulent, Léa est traquée, se jetant tête baissée dans les pires ennuis, mais heureusement ses amis veillent sur elle et sauront intervenir au bon moment.

En alternance, une partie de l'histoire se passe entre 1945 et 1948, mettant en scène des personnages aussi peu sympathiques que Pétain ou Mussolini, sans oublier quelques SS, tous venus profiter du laxisme de certains banquiers suisses peu regardant. On espère que les hypothèses émises dans ce roman sont de la pure fiction, sans aucune réalité historique, car sinon, ça fait froid dans le dos.

J'ai préféré le Livre, dont l'intrigue est plus élaborée, même si ce polar est aussi excellent. Toutefois, j'ai trouvé qu'il y a beaucoup de coïncidences heureuses ou pas qui font avancer l'intrigue. Léa est un personnage attachant, mais pas très net, ni très honnête. L'intrigue est aussi très rocambolesque et peu vraisemblable (j'espère pour les Jurassiens que le président de leur gouvernement n'est pas un ami des nazis et des barbouzes !), mais le but de l'auteur n'est pas de nous dévoiler des réalités cachées. C'est dommage qu'il ne s'explique pas dans un épilogue comme le fait Steve Berry où il fait la part de l'histoire et de la fiction, ça aurait été très intéressant d'en savoir plus sur les rapports avérés entre l'or des nazis et les banques suisses. le début est un peu lent, mais ensuite Léa nous emporte dans un tourbillon avec son inconscience et son côté rebelle.

J'apprécie les polars romands et les Editions Slatkine qui les diffusent largement, nos auteurs ont de l'imagination et savent mettre à l'honneur leur canton. Un grand merci à Delphine pour sa confiance.
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