Alors que sur la couverture on peut lire "Magnifique, émouvant et drôle" pour le New York Times, je suis plutôt d'accord avec le Booklist dans le sens où les personnage restent dans votre coeur longtemps après l'avoir fermé... oui mais dans mon cas j'aurais préféré qu'ils dégagent vite fait. Vous l'aurez compris, je n'ai pas aimé ce livre.
Les +++ :
Oui, il y a quelques points positifs.
C'est le cas des personnages secondaires de la Chouette, cette librairie de livres d'occasion où Esme va travailler à temps partiel. le propriétaire, les autres employés comme les SDF et les clients réguliers sont très attachants.
J'ai également beaucoup aimé la façon dont New York est présenté. C'est un angle que je n'avais jamais vu. Esme, par ses déplacements et ses comparaisons avec l'Angleterre, nous montre la ville et ses habitants de façon nouvelle.
Les --- : Attention, la liste est longue...
Sur l'auteur et son style :
- que c'est long... On passe beaucoup de temps sur les questionnements d'Esme, qui sont logiques par rapport à sa situation mais beaucoup trop philosophiques à mon goût. Chaque expérience, comme le fait de prendre un simple café, est prétexte à un débat intérieur. On dirait que l'auteur veut prouver qu'elle mérite son diplôme de philo.
- que c'est compliqué... Toutes les deux lignes, on a droit à une référence littéraire ou artistique si pointue qu'elle en est incompréhensible pour nous simple mortels. Là, c'est son diplôme de littérature que l'auteur nous sert. Ok, on a compris qu'elle a fait des études supérieures.
- que le fil de la narration est mal conçu... spécialement au début. On nous parle de la chouette à la cinquième page pour ensuite l'oublier complètement les cinquante pages suivantes pour poser les bases de l'histoire. J'ai envie de dire à l'auteur "on m'a vendu de la librairie, donne moi de la librairie". Soit elle se débrouille pour distiller cette partie du récit soit elle assume et ne nous parle de la librairie qu'après.
Maintenant, l'héroïne :
- Ici, Esme nous montre que l'on peut être à la fois intelligente, faire de grandes études et être particulièrement idiote. Il faut vraiment être conne pour ne pas se rendre compte que Mitchell est un salopard-manipulateur. Je suis désolée pour l'auteur mais l'amour seul ne suffit pas à justifier son comportement. Surtout que cet amour n'est pas vraiment décrit. Il n'est présent que par les dire d'Esme.
- Cette héroïne est également très contradictoire. On dirait deux personnages en un. Pas de la façon dont on représente la dualité dans chacun des êtres humains mais bien deux personnes différentes. D'un côté, il y a l'Esme qui s'insurge des paroles snobs et des comportements inappropriés de Mitchell, lui démontrant par le discours que son attitude est incorrecte. de l'autre, il y a l'Esme qui se laisse imposer un mariage avant la naissance du bébé alors qu'elle voulait attendre ou qui culpabilise de ne pas avoir accepté une partie à trois alors qu'elle est enceinte de 7 mois de son fiancé ; là rien ne la choque.
Bref : fuyez !
Le seul intérêt du livre est d'entendre Georges (le propriétaire de la Chouette) parler des livres. Ici, seul son collègue Luke a du bon sens. Même le clochard DeeMo a plus d'intégrité qu'Esme. Tu parles d'une héroïne !
Dans ce livre,
Deborah Meyler a oublié la première règle du romancier : faire évoluer ses personnages.