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Critique de Luniver


Athanasius Pernath est tailleur de pierres précieuses dans le ghetto juif de Prague. Un jour, il reçoit la visite d'un homme étrange, qui lui confie la restauration d'une lettre ornée du livre Ibbour. Peu de temps après, il entend des rumeurs concernant la réapparition du Golem dans les rues du ghetto.

M'intéressant beaucoup aux créatures artificielles, je m'attendais à trouver dans ce roman la légende détaillée de la création du golem. La créature est bien présent, mais n'est qu'une figure parmi d'autres dans ce livre à la symbolique riche. L'ambiance y est assez oppressante, et la confusion règne. Physiquement déjà, car la brume ne semble jamais vouloir quitter les rues de Prague. On peut ajouter des couloirs souterrains, des chambres accessibles uniquement via des trappes présentes dans d'autres appartements et des pièces qui semblent ne pas avoir d'entrée.

Le récit du narrateur est tout aussi embrouillé. Il apprend par accident qu'il était atteint de folie, et guéri par un hypnotiseur qui lui a fait oublier l'intégralité de son passé. À partir de là, difficile pour le lecteur de s'accrocher à quelque élément que ce soit de son récit, car le doute persiste toujours entre les hallucinations et la réalité.

L'ensemble du roman rappelle les sensations qu'on peut avoir en se réveillant d'un cauchemar : pendant un moment, on est incapable de discerner rêve et réalité, ni de déterminer si le sentiment de malaise que l'on éprouve a une raison d'être ou non.

Ce livre était au final assez éloigné de ce que j'en attendais au départ, mais est finalement une bonne surprise.

Un seul point me laisse sceptique. le début du livre me semble marqué par un antisémitisme assez agressif : on liste les « lignages », les juifs sont comparés à des « aveugles haineux cramponnés à une grosse corde dégoulinante de crasse : les uns carrément et à pleines mains, les autres au contraire à contrecoeur et d'un seul doigt, mais tous possédés par la peur superstitieuse qu'ils pourraient se perdre à jamais s'ils venaient à lâcher ce lien partagé et à se séparer des autres », et autres joyeusetés. Mais ce sentiment disparaît complètement une fois passé les trente premières pages. Je ne sais donc pas à quoi m'en tenir à ce sujet.
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